Texte : Samuel Beckett (1906 - 1989)
Mise en scène, scénographie et conception lumières : Robert Wilson
Avec Adriana Asti et Yann de Graval
On connaît le dispositif imposé par Samuel Beckett : une terre en éruption enflée d’un mamelon, et, enterrée jusqu’au-dessus de la taille au centre de celui-ci, Winnie, "la cinquantaine, de beaux restes". Exposée sans relâche à un brûlant soleil, tour à tour fataliste et folâtre, elle s’enfonce, accrochée à son sac à main et à son ombrelle, peu à peu aspirée par la terre, par le temps…
Entre l’énergie vitale et la progression inexorable de l’immobilité, une lutte s’installe, pour l’héroïne comme pour l’interprète… qui ne pourra bientôt plus jouer que de sa voix et de ses yeux. Comme l’observe la toujours optimiste Winnie,"ce n’est pas de tout repos, mais on est payé, de sa peine, en fin de compte."
C’est Robert Wilson qui s’attaque aujourd’hui à cet exercice de sublimation des contraintes, présentant sa vision singulière du paysage de Beckett. Signant également la scénographie, le créateur d’Einstein on the Beach a imaginé un foudroyant asphalte en éruption. Il a confié le rôle de Winnie à la grande comédienne italienne Adriana Asti, vue au cinéma chez Visconti, Pasolini ou Buñuel, et au théâtre sous la direction de Giorgio Strehler, Luca Ronconi, Harold Pinter… Une rencontre au sommet, une partition pour virtuoses, et sans doute un hommage de Beckett aux femmes, qui, malgré tout, persistent à chanter.
Horaire : Les mardis à 19h, mercredis et jeudis à 20h et les samedis à 20h également
Tarif : 33,00 €