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· Publié le 19 novembre 2010 à 12h57
Angel Rojas, l'un des deux danseurs stars de la troupe Nuevo Ballet Espagnol, nous a reçu Jeudi 18 Novembre au Casino de Paris. Il nous parle de ce spectacle de flamenco qui fait fureur dans la capitale, "Cambio de Tercio". Olé!
La France est en train de se convertir au Flamenco. Une vague de Flamenco s'abat sur Paris cette semaine. Vous savez certainement qu'Andrès Peña se produit également à Levallois ce week end. Par rapport à ça, avez-vous senti une différence entre la dernière fois que vous êtes venu en France et aujourd'hui ? Car vous n'êtes jamais venu à Paris, n'est ce pas ?
En réalité non, c'est la première fois que nous nous présentons, avec la compagnie, à Paris. Nous n'avons jamais présenté nos spectacles ici, c'est pour ça que nous sommes très contents d'être ici. Nous avons énormément travaillé en France, et il ne nous manquait que la capitale.
Pourquoi n'avoir jamais travaillé ici ?
Parce que Paris est une ville (hésitation) compliquée, très chère, et difficile. Il fallait vraiment faire attention à ce que nous allions choisir, c'est à dire le lieu, le spectacle, le moment. Et je pense que là, maintenant, c'est le bon moment, le bon théâtre et le bon spectacle. C'est pourquoi nous ne pouvons pas comparer le public Parisien au public français, car le public que nous avons en face de nous cette semaine nous ne le connaissons pas. Le public français par contre est un public très théâtral, qui connait très bien le flamenco, qui adore le flamenco, très respectueux mais très expressif aussi.
Il y une différence entre le public français et le public espagnol ?
En vérité, il y a une différence entre tous les pays du monde. Chaque pays possède sa propre façon d'exprimer ses sentiments. Le public français, notamment le public de Paris est très respectueux jusqu'à la fin, mais par contre à la fin, il explose. Mais c'est incroyable parce que jusqu'à la fin tu ne sais pas ce que pense le public, tu ne sais pas si ça leur convient ou non. Surtout avec ce spectacle, "Cambio de Tercio", qui un spectacle un peu kitch, vous ne trouvez pas ? Il est fait façon Almodovar, il est très coloré, alors je pense que c'est un spectacle que le public reçoit, et c'est pour cela qu'à la fin, c'est comme une explosion. Mais oui évidemment chaque public possède sa personnalité.
Quelle est votre réputation en Espagne ?
Nous sommes très respectés en Espagne, il faut dire que nous avons aussi une carrière de 15 ans derrière nous. Nous avons notre public, et oui bien sûr nous avons une bonne réputation c'est certain. C'est surtout parce que les gens savent très bien que quand ils viennent voir un de nos spectacles, ils viennent voir un show de qualité, et c'est quelque chose de très important.
Dans quelle ville vous sentez-vous le mieux ?
A Madrid, bien sûr, dans n'importe quel théâtre, car Madrid est une ville également très théâtrale. C'est la ville où nous avons débuté, nous y avons notre public et nos habitudes.
Il y a environ 10 ans, exactement en 2001, vous avez conçu un projet pour les Etats-Unis, pouvez vous nous en parler ?
C'était en fait une production pour PBS (chaine de télévision Américaine). Nous avons choisi cette compagnie car nous estimions que le show collait bien avec le profil Nord Américain. Et nous avions bien choisi car le spectacle fût un succès. C'était un programme télé, mais de très grande importance.
Pendant combien de temps l'émission a-t-elle été diffusée ?
Elle passe encore sur la chaine Arte, ce fut un véritable succès donc ce n'est pas rare qu'ils la rediffusent.
Durant votre carrière, vous avez gagné beaucoup de prix, comme le Prix de la culture de la Ville de Madrid, en 2006. Vous pouvez nous parler d'autre prix comme celui-ci ?
Nous avons en fait reçu pas mal de récompenses. Nous avons reçu le prix de la ville de Madrid, mais aussi le prix national de chorégraphie, des prix à l'international.. Nous en avons finalement beaucoup.
Du quel êtes-vous le plus fier ?
A vrai dire, le plus beau prix est de pouvoir travailler dans un théâtre tous les jours. Ca, c'est une récompense sans équivalent.
Changement de sujet! Dans un de vos précédents spectacles, vous dansiez aux côtés de 28 danseuses. Aujourd'hui, elles ne sont plus que 4 à vous accompagner durant "Cambio de Tercio". Pourquoi un tel changement d'ambiance ?
Parce que "Cambio de Tercio" est très concrèt. "Cambio de Tercio" parle de la transformation, parle des artistes qui se transforment en personnages qu'ils ne sont pas vraiment. C'est pour ça que nous avions besoin d'un environnement concrèt, des clés essentielles avec beaucoup de personnalité.
Votre spectacle nous parait, à nous, amateurs, incroyablement technique, et très précis. Vous arrive-t-il de vaguer à votre imagination, et de totalement improviser vos pas ?
Bien sûr, il y a de l'improvisation, nos chorégraphies ne sont pas toujours les mêmes. C'est vraiment nécessaire pour nous, et très important. C'est un moyen personnel de s'exprimer.
CAMBIO DE TERCIO Au Casino de Paris jusqu'à dimanche 21 Novembre