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La Rédac · Publié le 11 août 2008 à 12h19
L'Oriente a donné naissance à des musiciens de tous les styles. Parmi les plus représentatifs de cette vie paysanne, les « trovadores », les fameux troubadours qui chantent les complaintes des « guajiros », sont de véritables institutions.
Armé de sa guitare et de son chapeau, Eliades Ochoa est le plus connu d'entre eux. Alors que le monde le découvre réellement à cinquante ans bien tassés avec sa participation au Buena Vista social Club, « El Cubanito », comme on l'appelait dans sa jeunesse, chante dans les hôtels de Santiago de Cuba dès l'âge de 11 ans. Emblème d'un peuple et d'une identité, il crée en 1963 son premier groupe la Trinchera Agraria (la tranchée agricole). Dans les années 70, il joue régulièrement à la Casa de la Trova avec le Septeto Típico Oriental avant de s'associer au Cuarteto Patria, groupe avec lequel il se produira au festival d'Ile de France. C'est lui qui fera découvrir Compay Segundo au grand public en l'invitant à son concert pour le festival Smithsonian Institute en 1989. Sublime interprète de la guajira cubaine, il fait aussi tourner les boleros et les sones à la perfection.
Le Septeto Nacional est exactement le genre d'orchestre qu'Eliades Ochoa croisait à la Casa de la Trova. Le nom du contrebassiste, Ignacio Piñeiro, résonne encore aujourd'hui dans les mémoires pour un thème musical légendaire : « Echale salsita ». Cette chanson, qui inspira à George Gershwin son « Ouverture cubaine », illustre parfaitement le subtil mélange de mélodies élégantes et d'énergie dansante qui anime la musique de l'orchestre.
Pour Ignacio Piñeiro, originaire de Pinard el Rio au nord-ouest de l'île, tout commence avec la rencontre de María Teresa Vera, sublime interprète de la trova, forme de chant poétique proche du boléro, qui lui apprend la contrebasse et l'emmène en tournée à New York avec le Sexteto Occidente. A leur retour, le groupe change de nom et devient le Septeto Nacional. Grand rival du célèbre Sexteto Habanero, il tourne pendant dix ans dans l'île et dans le reste du monde avant qu'Ignacio Piñeiro ne quitte l'ensemble. Lázaro Herrera en assure alors la direction jusqu'à sa dissolution en 1937. Son créateur le relancera en 1954 avec plusieurs de ses membres fondateurs. Après sa disparition en 1969, le groupe lui rend hommage en prenant le nom de Septeto Nacional Ignacio Piñeiro. Depuis il continue de propager sa mixture sublime de racines cubaines venues de l'Oriente et d'influences occidentales dans la plus pure tradition de leur région.
Concert en deux partie:
Eliades Ochoa y Cuarteto Patria .
Orchestre : guitares, bongo, congas, maracas, contrebasse, voix .
Septeto Nacional Ignacio Pineiro .
Orchestre : trompette, clave, guitare, contrebasse, bongo, maracas, voix .