La Philharmonie de Paris, située dans le parc de la Villette, accueille pour trois concerts exceptionnels du Boston Symphony Orchestra. Rendez-vous les samedi 14 et dimanche 16 septembre 2018.
Amateurs de musique symphonique, à vos agendas !
La Philharmonie de Paris invite l'un des orchestres symphoniques les plus prestigieux du monde pour la rentrée 2018 : le Boston Symphony Orchestra. Celui-ci s'est rendu célèbre notamment pour la qualité de ses pupitres de cordes (violonistes, violoncellistes, altistes, contrebassistes...).
En septembre, trois dates exceptionnelles sont donc programmées dans les salles de la Philharmonie et de la Cité de la Musique :
- Samedi 15 septembre 2018 à 20h30 : Gustav Mahler, Symphonie n°3
Dans la Grande salle Pierre Boulez
Le Boston Symphony Orchestra et le chœur de femmes de Radio France (Andris Nelsons, direction ; Susan Graham, mezzo-soprano)
"Il s’agit pour Mahler d’évoquer l’apparition de la vie dans la création inanimée. Il confie ainsi à son amie Natalie Bauer-Lechner : « Ce n’est presque plus de la musique, ce ne sont pour ainsi dire que des bruits de la Nature. Cela donne le frisson de voir comment la vie se dégage progressivement de la matière inanimée et pétrifiée, jusqu’à ce qu’elle se différencie de degré en degré dans des formes d’évolution toujours plus élevées : les fleurs, les animaux, l’homme, jusqu’au royaume des esprits, jusqu’aux « anges ». » À cette vision de l’évolution s’entremêle une réflexion musicale autour de la pensée nietzschéenne. Non seulement Mahler projette dans un premier temps d’intituler sa symphonie Le Gai Savoir, mais, dans le quatrième mouvement, il fait chanter par une mezzo Ainsi parlait Zarathoustra — comme pour figurer l’arrivée de l’homme sur terre — puis un extrait du cycle Des Knaben Wunderhorn pour évoquer les « anges »."
- Dimanche 16 septembre 2018 à 16h30 : Leonard Bernstein, Sérénade, pour violon, cordes, harpe et percussions et Dmitri Chostakovitch, Symphonie n°4
Dans la Grande salle Pierre Boulez
Boston Symphony Orchestra (Andris Nelsons, direction ; Baiba Skride, violon)
"D’un côté, un chant fabuleux et aérien, d’une grâce lumineuse sans pareille, comme une célébration de l’amour inspirée par la lecture du Banquet de Platon — avec en germe ce qui fera le génie de West Side Story. De l’autre, une œuvre massue, pleine de fougue et d’ardeur au premier abord, mais qui, après un court et illusoire répit, se referme sur l’une des pages les plus sombres de ce compositeur, pourtant connu pour son sens aigu du tragique. C’est sans doute ce dernier mouvement, d’un pessimisme noir, qui explique le destin contrarié de cette Quatrième : durement critiquée au cours de sa composition en 1934-36, l’œuvre fut censurée par un régime stalinien bien décidé à imposer une vision optimiste du monde. Ce n’est que 25 ans plus tard qu’elle sera ressortie du tiroir pour rencontrer, enfin, son public."
- Dimanche 16 septembre 2018 à 15h00 : Maurice Ravel, Introduction et Allegro, pour harpe avec accompagnement de quatuor à cordes, flûte et clarinette, Walter Piston, Sonate, pour flûte et piano, Igor Stravinski, Trois Pièces, pour clarinette, Tōru Takemitsu, Toward the Sea III, pour flûte en sol et harpe, Thomas Adès, Catch, pour piano, violon, clarinette et violoncelle
Dans l'Amphithéâtre de la Cité de la musique
Musiciens du Boston Symphony Orchestra, de l’orchestre de Paris et de l’ensemble intercontemporain
"Le Boston Symphony s’est toujours attaché à défendre le répertoire français, notamment lors du règne de son directeur musical Charles Munch, mais aussi de celui de Seiji Ozawa – ce que nous rappelle la troisième version de Toward the Sea du compositeur japonais Takemitsu, œuvre qui rappelle Debussy par sa finesse ondoyante et son ton rêveur. À la délicieuse effervescence d’Introduction et Allegro de Ravel répond la saine vitalité de la Sonate pour flute et piano de Piston – compositeur dont beaucoup d’œuvres ont été créées à Boston. Les Trois Pièces pour clarinette de Stravinski apportent à ce programme une note de piquant et Catch d’Adès, par ses interactions étonnantes entre les quatre musiciens, une touche ludique."
Image : Andris Nelsons © Marco Borggreve