Shannon Wright est une artiste complète : auteur, compositrice, interprète et pour finir musicienne. Mais surtout, elle a cette sensibilité et cette rage qui nous séduisent, nous fascinent et nous envoûtent à chaque concert. Celle que l'on compare souvent a PJ Harvey était sur la scène de l'Alhambra le lundi 12 octobre. Sortiraparis y était et vous rapporte quelques moments magiques de cette soirée unique.
Shannon Wright est la simplicité incarnée. Pas besoin de strass ni de paillettes. C'est en jeans noir, chemise noire et baskets blanches qu'elle fait son apparition sur scène. Tête baissée, elle jette un regard furtif à la salle avant d'empoigner sa guitare. Elle est entourée de trois musiciens dont ses deux acolytes fétiches : le batteur Brant Rackley et le bassiste Andy Baker.
L'Américaine ne fait pas partie de ces artistes à raconter des blagues sur scène ou à faire des déclarations au public. Entre timidité et mal être, elle préfère laisser parler le silence et l'émotion. C'est donc sans bruit qu'elle termine d'accorder sa guitare avant de commencer le show.
Telle une lionne dans sa cage, Shannon Wright explose de rage dès le début du concert. Le petit bout de femme réservée, arrivée sur scène il y a quelques minutes, n'est plus la même. Armée de sa guitare électrique, le visage caché derrière son épaisse frange de cheveux, elle s'accapare l'espace. Elle enchaîne ses pas de danse, se dandine avec sa guitare et laisse enfin évacuer toute l'énergie qu'elle canalisait jusqu'à maintenant.
Mais Shannon Wright sait aussi créer l'émotion. Assise au piano ou en solo à la guitare, elle arrive à nous faire dresser les poils sur les bras grâce à la puissance et à la fragilité de sa voix.
Le concert nous a également réservé une surprise grâce à la présence de Yann Tiersen. L'artiste breton avait en effet réalisé un album en duo avec l'artiste américaine, en 2004. Les deux compères nous offrent donc deux titres à couper le souffle, avec Shannon au piano et Yann au violon.
Pour finir, l'artiste américaine refait son apparition sur scène, après un rappel. Elle nous interprète le magnifique « Father », extrait de son dernier album puis « Fences of pales », seule, à la guitare. Là encore, Shannon Wright explose. On ne peut plus l'arrêter. Elle est dans son monde et nous livre un solo torturé et puissant pour finir en position allongée sur scène. Sans surprise et sur un tonnerre d'applaudissement, Shannon Wright se relève pour achever son morceau et nous livrer un message de remerciement en langage des signes. Magnifique!
L'artiste a beaucoup de succès en France. La preuve, sa tournée comptabilise près d'une quinzaine de dates dans l'Hexagone. Alors si vous avez l'occasion de la voir, ne la ratez pas! Mais la question du moment est de savoir si il y aura une prochaine date dans la capitale? Espérons-le!
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