11 ans après son premier concert dans la capitale, à la Maroquinerie, l'incroyable violoniste Lindsey Stirling était de retour ce vendredi 25 octobre 2024 dans la salle bien remplie du Zénith de Paris. À l’occasion de son "Duality Tour", l’artiste américaine a fait vibrer ses fans avec son violon électrique et ses pas de danse, de son premier morceau "Shatter me" à l'un de ses derniers en date "Inner Gold".
Comme d'habitude, la performeuse n'a pas fait les choses à moitié, se montrant particulièrement impressionnante sur scène, capable de jouer de son instrument dans les airs ou en effectuant des chorégraphies complexes, tout en interprétant ses morceaux emplis de magie et d'émotions, dans des styles allant du classique à de l'électro.
Mais avant d'assister à ce spectacle aussi visuel que musical tant attendu, le public a eu l'occasion d'entendre Nya lors de la première partie, jeune chanteuse portoricaine aux sonorités pop, que nous ne connaissions pas. La compositrice a proposé à une salle à l'écoute ses titres "Beauty comes from pain", "The Pro" ou encore "Jaded", une jolie découverte grâce à une très belle voix suave, mais aux sonorités peut-être un peu trop semblables à ses collègues.
Tout le contraire de Lindsey, unique en son genre, qui a bâti sa carrière sur sa combinaison exceptionnelle de la danse et du violon, ainsi que son univers doux et poétique. Il a fallu attendre encore une vingtaine de minutes pour la voir arriver, mais dès le lever de rideau, on comprend vite mieux ce délai, la scène étant totalement transformée comme pour une comédie musicale. La jeune femme est apparue pour nous interpréter "Eye of the untold her", devant un rideau où se jouaient des ombres chinoises, interagissant ainsi avec ses danseuses à l'arrière.
Une entrée en matière plus que réussie et très visuelle qui nous met vite dans le bain et annonce la couleur pour le reste du concert, qui sera tout aussi vivant ! Lindsey Stirling enchaine ensuite sur "The Arena" et "Underground, où elle démontre sa grande maitrise de la danse classique, dans des chorégraphies virevoltantes. Pour "Firefy alley", une performance aérienne où les danseuses jouent avec le tissu, la violoniste nous impressionne avec un grand écart tout à fait fluide, tout en jouant parfaitement, évidemment.
Arrive alors "Roundtable Rival", l'un de ses titres les plus connus, pour lequel la scénographie reprend l'idée du clip en mode western, avec une véritable bataille qu'elle mène avec son guitariste, où ils s'affrontent joyeusement pour le plus grand plaisir du public, qui s'enflamme littéralement ! Une performance hyper énergique qui démontre toute la puissance de sa musique électrisante, avec son violon qui change de couleur au fil des morceaux pour s'adapter à la vibe.
On enchaine sans attendre sur "Evil Twin" aux sonorités égyptiennes, où l'on entend la chanteuse pousser de la voix, ajoutant un côté mystique à la performance. Elle débute le morceau accroché à quelques mètres, pour un numéro de tissu aérien tout bonnement ahurissant, pendant lequel elle continue de jouer du violon, pour un moment hors du temps. Après "Elements", plus commun, on apprécie un passage calme et doux avec "Serenity found".
La salle se met sur pause en observant le spectacle littéralement féerique qui se joue devant nous. L'une de ses danseuses, suspendue dans les airs dans un costume angélique, laisse tomber des paillettes, sur la violoniste qui nous livre un magnifique instant d'éternité. Voilà qui mérite l'ovation incroyable qui suit et fait trembler le Zénith de Paris. On note le parfait éclairage et les changements de couleurs qui accompagnent à merveille l'atmosphère des sons.
Dans un tempo plus apaisé, la virtuose nous raconte ses ressentis et une période de sa vie où elle s'est sentie très anxieuse, un sentiment qui s'est amélioré grâce la méditation. Elle nous invite à participer avec elle à des exercices de respiration, dans une lumière bleutée, rendant le public hilare pendant qu'il s'y essaye avec bonne volonté. De nombreuses interactions qui permettent de se sentir plus proche de la violoniste, qui nous confie adorer la capitale, le public français ayant été l'un des premiers à lui faire sentir que sa musique était appréciée au début de sa carrière.
Toujours dans cette idée de coupure plus calme, elle interprète "Between Twilight" et nous demande de fermer les yeux pour ressentir la musique différemment, dans un véritable moment de partage. Dans la continuité de ce spectacle presque circassien où l'ambiance oscille entre vaporeuse et énergique, l'artiste nous offre une performance de cerceau pour débuter "Shatter me", le morceau iconique qui l'a fait connaître et qui fait hurler la salle. Rare morceau où l'on trouve des paroles, le public s'en donne à cœur joie et chante la partie de Lzzy Hale, avec Lindsey qui continue à jouer la tête à l'envers dans son cerceau... Incroyable !
Une voix française s'invite de temps en temps pour expliquer les morceaux à venir et introduit "Kintsugi", du nom de cette technique japonaise qui répare ce qui est brisé. Dans un véritable ballet offert par de sublimes danseuses qui jouent avec des drapés éthérés, la violoniste retourne dans les airs et déploie à la fin du morceau des ailes de papillon immenses, pour clôturer ce morceau évoquant la transformation.
Après "Crystallize" où elle continue de nous impressionner par sa maitrise de différents talents, deux morceaux particulièrement joyeux et colorés s'enchaînent avec "Purpose" et ses sonorités celtiques, et des danseuses déguisées en petits lutins magiques. Nouveau changement de costume avec "Untamed" pour ces dernières qui portent différentes couleurs très pop avec des têtes d'animaux à paillettes.
Pendant la dernière partie du concert, la chanteuse fait passer de beaux messages de confiance en soi, incitant chacun d'entre nous à sortir de la cage imposée par la société et à se réaliser malgré les obstacles. Pour "Inner Gold", ce morceau très récent en collaboration avec Royal & the Serpent, les tenues et l'énergie sur scène ressemblent au clip, avec une chorégraphie rythmée et des tons dorés.
L'artiste nous propose de participer à sa vidéo Tiktok dont le magnifique rendu a fait fureur sur les réseaux sociaux. Tout le Zénith se prête au jeu, en allumant les torches des téléphones pour créer de véritables vagues de lumières selon les notes du violon. Un moment amusant, puisque les Français ne sont pas les plus réputés face à l'anglais, créant quelques petites incompréhensions vite résolues qui font rire la salle.
Après "First light" où le Zénith chante à ses côtés, on avance avec "Les Fées", morceau inspiré par la France, hyper dynamique où les danseuses bougent à merveille avec des boules disco sur la tête et des couleurs fluo, un poil étrange mais somme toute en accord avec la succession d'éléments extraordinaires durant le show. Pour finir, Lindsey Stirling interprète son dernier son plein d'énergie, "Survive" composé aux côtés de Walk Off The Earth , avant lequel elle nous explique qu'elle l'a écrit après une rupture avec son ex petit-ami, pour toujours se rappeler que rien n'est jamais immuable.
On ressort de ce show de près de deux heures absolument ravis, et très impressionnés de la pluralité de l'artiste, encore plus dingue en live ! Loin du classique qui pourrait ennuyer à la longue les moins amateurs de violon, Lindsey Stirling sait rendre accessible cet instrument sublime, accompagnée de son guitariste et d'un batteur, pour des sonorités entre pop, rock et électro selon les morceaux. Très proche d'un public qui la suit parfois depuis longtemps (elle a reconnu dans la fosse des fans du début), elle délivre un concert plus que sportif et empli d'émotions.
Ce test a été réalisé dans le cadre d’une invitation professionnelle. Si votre expérience diffère de la nôtre, merci de le signaler dans les commentaires.
Lieu
Zénith de Paris
211 Avenue Jean Jaurès
75019 Paris 19
Accès
M° Porte de Pantin
