Concerts à Paris : notre interview d'Angelo Gopee, Directeur Général de Live Nation France

Par Caroline de Sortiraparis · Photos par Caroline de Sortiraparis · Publié le 15 novembre 2024 à 10h18
Directeur Général de Live Nation France, Angelo Gopee était de passage dans nos bureaux de Sortir à Paris. L'occasion d'évoquer avec lui les grands événements musicaux à ne pas manquer en 2025 dans la capitale, les nouvelles tendances musicales, le retour du Lollapalooza Paris ou encore l'engouement croissant autour de la musique live.

Beyoncé, Lady Gaga, U2, Linkin Park, Depeche Mode, Coldplay, Billie Eilish, Dua Lipa, DJ Snake, Rihanna, Madonna, Ghost, Pitbull... Difficile d’énumérer tous les concerts d’artistes produits par le mastodonte Live Nation. Mais le leader mondial du marché de la musique live ne se limite pas qu’aux concerts. Live Nation organise également plusieurs festivals dans le monde, dont le fameux Lollapalooza. Alors que 2025 s’apprête à pointer le bout de son nez, nous avons rencontré Angelo Gopee. Le Directeur General de Live Nation France s’est rendu dans nos bureaux pour échanger autour des grands concerts à venir dans la capitale, du retour du Lolla Paris ou encore de sa vision sur l'industrie musicale.

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Pouvez-vous nous présenter en quelques mots Live Nation ?

Angelo Gopee : Live Nation est aujourd’hui le plus grand organisateur de tournées, de festivals et de concerts. Nous sommes présents dans 43 pays, et nous organisons environ 43 000 événements par an, dont 4 000 en France. En quelques décennies, Live Nation a étendu ses activités à d'autres territoires, comme l'Asie, l’Australie et surtout l'Amérique latine qui a émergé il y a maintenant environ 8 ans.

Combien d’artistes faites-vous tourner avec Live Nation chaque année en France, et plus largement dans le monde ?

Angelo Gopee : En France, nous faisons tourner entre 1000 et 1500 artistes par an, selon les tournées et les événements. Aux États-Unis, on est plus entre 4000 et 4500 artistes sur le monde.

Quels sont les artistes phares de Live Nation attendus en concert à Paris en 2025 ? Et à l’inverse, quelles sont les jeunes pousses à suivre ces prochains mois ?

Angelo Gopee : En dehors de ceux qu’on ne peut pas dire, beaucoup sont déjà en vente, comme ceux de Billie Eilish, Gracie Abrams, Sabrina Carpenter, Pitbull... Il y a aussi Weezer qui va revenir sur scène. Et on a les concerts déjà complets de DJ Snake, David Guetta et Imagine Dragons. Plusieurs de ces événements attirent une audience internationale et représentent une véritable attractivité économique. Par exemple, lors de la résidence de Usher à Paris, 50% des spectateurs venaient de l’étranger. Pour le concert de Beyoncé et Jay-Z au Stade France, on comptait 60% d'étrangers sur les 180 000 spectateurs présents.
En ce qui concerne les jeunes talents, la liste est longue, donc difficile de tous les énumérer. Mais cette année, il y a Chappell Roan qui a vraiment explosé, et Sabrina Carpenter aussi. Elle a fait un Zénith l’année dernière et fera deux Accor Arena complets en 2025. On est sur une dynamique de jeunes artistes qui vont assez vite aujourd’hui par rapport à avant. Il y a quelques années, il fallait faire deux ou trois albums avant de donner un concert dans une grande salle. Désormais, les artistes font quasiment une grande salle dès le premier album.

Quelles vont être les grandes tendances musicales de ces prochains mois ?

Angelo Gopee : On voit que la K-pop et l'afro-fusion ont émergé, avec par exemple Burna Boy qui fera un Stade de France en 2025. Il y a aussi la C-Pop, avec Jay Chou qui était à Paris La Défense Arena en janvier dernier (28 000 personnes). La country est également en train de se faire une place avec l'artiste Shaboozey par exemple. Je pense également au RnB qui revient en force et au reggaeton avec Karol G. Tout est question de cycles, donc je pense que le rock va revenir aussi prochainement.

À quoi faut-il s’attendre pour le retour du Lollapalooza Paris après une pause forcée en 2024 en raison des JO ?

Angelo Gopee : Nous avons déjà annoncé Olivia Rodrigo comme tête d’affiche du vendredi, et d’autres grands noms comme David Guetta, Justin Timberlake, The Last Dinner Party, Feid qui est aujourd'hui le plus grand artiste de latin pop, ou encore Joé Dwèt Filé, un artiste encore assez méconnu du grand public, mais capable de remplir deux Accor Arena, en scène centrale, soit 40 000 personnes en tout. Comme depuis ses débuts, le Lollapalooza veut se poser en tant que festival des musiques actuelles.
Côté nouveautés, on va mettre en place un soundsystem où il aura des thématiques par jour (reggaeton, afro, hip-hop...). L'idée est de revenir à l’essence même de la musique, c'est-à-dire : pas de scène, mais un soundsystem posé au sol et des gens qui dansent autour. Le Lolla Planet continue, tout comme le Lolla Chef, l'espace incontournable du festival, instauré depuis 2017. Je considère que les chefs sont aujourd’hui des artistes au même titre que les autres. C’est important de mettre à disposition des chefs connus du grand public avec des plats abordables, entre 8 et 24 euros. Les noms des chefs présents devraient être dévoilés au mois de décembre. Enfin, pas de Kidzapalooza en 2025. Il est remplacé par un espace bien-être. Il s’agira d’un espace détente dédié aux festivaliers qui veulent se reposer l’oreille, s’allonger et se retrouver au calme.

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D’autres festivals signés Live Nation vont-ils émerger en France et à Paris dans les prochaines années ? Peut-on espérer un retour du Download Festival à Brétigny ?

Angelo Gopee : La question des festivals est un sujet complexe en France, notamment en raison des contraintes logistiques et des infrastructures. Paris manque cruellement de grands sites dédiés pour accueillir des événements d’envergure, ce qui complique le retour d’un festival comme le Download. Les problèmes de transport et les problèmes de son liés au voisinage sont autant de défis auxquels nous devons faire face. Il y a une dichotomie aujourd’hui par rapport à l’ambition qu’on peut avoir sur la musique. Cependant, nous proposons des formats différents, avec par exemple le Brunch Electronik à Paris, qui a accueilli 10 000 personnes, et Afterlife à Paris La Défense avec 38 000 spectateurs.

Depuis quelques années, de plus en plus de concerts affichent complet en quelques minutes. Comment expliquer cet engouement autour de la musique live ?

Angelo Gopee : Plusieurs facteurs expliquent cet engouement. La digitalisation a notamment rendu la musique plus accessible que jamais, et pendant le Covid, de nombreuses personnes ont découvert de nouveaux artistes en ligne. Aujourd’hui, des millions de personnes consomment de la musique via des plateformes numériques, ce qui permet à de nombreux artistes d’atteindre une large audience. Lorsqu’un artiste qui était écouté par quelques milliers de personnes avant le Covid voit sa base de fans exploser, il est naturel que les concerts affichent complet très rapidement. La musique live reste une expérience inégalée ; elle procure des émotions et crée des souvenirs, ce que le digital ne peut remplacer.

Un mot sur la tarification dynamique des places de concert. Pourquoi est-elle mise en place ?

Angelo Gopee : En France, la tarification dynamique existe depuis 5 ans déjà dans plusieurs secteurs, comme celui du sport, de l'hébergement avec les hôtels ou encore celui des transports avec le train et les avions. Mais ça n'existe pas encore dans les concerts. Mais ça va arriver. Mais pourquoi le condamner pour la musique et pas dans le domaine du sport par exemple ? Elle permet d’ajuster les prix en fonction de la demande, ce qui profite directement aux artistes, aux salles et à la Sacem, et limite aussi le marché noir des billets. Le jour où ça arrivera en France, notre façon de communiquer sera importante. Mais selon moi, c'est un non-sujet, car ce système existe depuis déjà quelques années. En réalité, le sujet a pris des proportions gigantesques, car pour la tournée d'Oasis, il y avait 10 millions de personnes qui voulaient acheter un million de billets.

Une dernière question, plus personnelle celle-ci, quels sont vos meilleurs souvenirs de concert ?

Angelo Gopee : Je dirais le concert de Beyoncé et Jay-Z au Stade de France en 2014, lors de la tournée "On The Run Tour". La tournée n'était pas américaine et les deux dates affichaient complet.

Quels seraient vos vœux pour 2025 pour les 10 millions de lecteurs de Sortir à Paris, fans d’événements live ?

Angelo Gopee : Je souhaite encore plus de concerts, que tout le monde puisse sortir sur des festivals et vienne découvrir de nouveaux artistes. On a besoin de nouveaux talents pour remplir les salles de demain. J'encourage les gens à aller voir toutes les nouvelles scènes émergentes et les nouveaux courants musicaux, parce que la France a d’incroyables talents.

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Mots-clés : live nation, Angelo Gopee
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