Shaka Ponk : retour sur ses adieux électrisants à l'Accor Arena de Paris

Par Caroline de Sortiraparis · Photos par Caroline de Sortiraparis · Publié le 28 novembre 2024 à 11h08
Profondément électrisant, émouvant et percutant. Mercredi 27 novembre 2024, Shaka Ponk était à l'Accor Arena de Paris pour le premier de ses quatre concerts donnés dans le cadre de sa tournée d'adieu. Forcément, l’émotion était palpable ce soir-là. Cette grande fête d'adieu était ainsi l’occasion de vivre une ultime euphorie collective aux côtés de l'un des groupes de rock français les plus attachants de ces 20 dernières années. On y était, on vous raconte.

pidemAprès 20 ans de bons et loyaux services, Shaka Ponk s'apprête à tourner définitivement la page. Le groupe, qui sillonne les routes françaises depuis déjà de longs mois, investit l'Accor Arena pour quatre grands concerts d'adieu. Ce mercredi 27 novembre 2024, il s'agissait du premier de ces quatre représentations, dont la dernière est prévue ce samedi 30 novembre.

Forcément, l'émotion était au rendez-vous ce mercredi soir, tant du côté du public que du côté des membres du groupe. Mais toutes et tous n’avaient qu’une idée en tête : faire la fête une toute dernière fois et chanter haut et fort les nombreux tubes entêtants signés Shaka Ponk.

Car Shaka Ponk, c'est  7 albums, dont le premier est sorti en 2006. Shaka Ponk, c'est également une communion totale avec ses fans, une incroyable énergie communicative, et un engagement sans faille pour la protection de la planète et la défense des animaux. C'est aussi cette simplicité et cette proximité incomparable avec leurs 'Monkeyz' qui vont tant nous manquer. Et on 'noublie pas ces innombrables sauts et slams dans le public, dont Frah a probablement gardé quelques traces.

Mais avant d'assister à ce show électrisant de Shaka Ponk à l'Accor Arena, le groupe français avait décidé de convier en première partie le duo britannique Nova Twins. On ne va pas vous le cacher, on les aime beaucoup. Nous les avions découvertes au Hellfest en 2019, puis suivies au Nouveau Casino en 2022 ou encore à Rock à Seine l'année suivante. Comme Shaka Ponk, Nova Twins est un groupe de scène. Débordantes d'énergie, Amy Love et Georgia South, entourées de leur batteur Jake Woodward, peuvent également compter sur leurs puissants morceaux pour faire danser le public.

Malheureusement pour elles, leur espace scénique est réduit ce mercredi soir. En raison de l’imposante scénographie de Shaka Ponk, les trois Britanniques n’ont pas d’autres choix que de jouer au bord de la scène, juste devant un rideau noir. Le trio a dû également faire face à quelques petits soucis de son. Mais il en faut bien plus pour décourager Nova Twins. Pendant 30 minutes, le groupe n'a rien lâché. Alors que Georgia South multiplie les petits sauts tout en jouant de la basse avec style, Amy Love impressionne grâce à sa voix tantôt rappée, tantôt éraillée, et son flow toujours impeccable. Il n’est jamais facile d’assurer la première partie d’un groupe, mais Nova Twins a su tirer son épingle du jeu et ambiancer ce début de soirée !

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C'est un peu avant 21h que Shaka Ponk fait son entrée dans une salle de l'Accor Arena rapidement euphorique. Comme le groupe ne fait rien comme tout le monde, c’est dans les gradins de l’immense salle parisienne que les 6 membres font leur apparition. Slalomant entre les allées, ils saluent toutes les têtes qu’ils aperçoivent et serrent les mains qui se trouvent sur leur passage, allant même jusqu’à prendre dans leurs bras certains fans. Des fans heureux de pouvoir les approcher, à tel point qu’il devient difficile d’apercevoir certains membres parmi cette marée humaine. Au bout de 10 minutes environ, Steve, Ion et Mandris rejoignent la scène, encore cachée derrière un rideau noir, tandis que CC, Sam et Frah s’installent sur une petite scène surélevée en plein milieu de la fosse, comme ils ont pris l’habitude de le faire depuis un long moment déjà.

« On est triste de devoir arrêter » explique alors Frah, s’excusant par avance de l’émotion qui risque d’être palpable ce mercredi soir en raison de ces quatre derniers concerts de leur carrière. Critiquant farouchement le gouvernement et dénonçant son inaction face à au changement climatique, à la situation dans les hôpitaux et envers les plus démunis, Frah veut vivre l’instant présent, et n’hésite pas à comparer ces précieux moments scéniques et les fans à de véritables « trésors ». « Ce soir, on va être amoureux et libre » conclue-t-il avant de débuter le premier titre du set : l’incontournable « I’m Picky » en version acoustique. Assis sur des cubes gris, les trois compères savourent cet instant, entourés de leurs fans, admiratifs et visiblement émus. La partie acoustique se poursuit au milieu de la fosse avec « Gung Ho » et « Run Run Run ».

Puis, le set prend une autre dimension lorsque retentissent les premières notes de « The House of the Rising Sun », leur mythique reprise de The Animals. Frah invite alors la salle quasi entière à se lever sur le refrain, tandis que le rideau tombe enfin sur scène, laissant apparaître la belle scénographie. Autour d’un petit salon reconstitué (canapé, fauteuil et lampes), deux grandes piles de livres géants entourent l’écran principal. De part et d’autre, on retrouve l’excellente et talentueuse chirale urbaine, Sankofa Unit. Tout de blanc vêtu, les 18 artistes chantent et dansent perchés à plusieurs mètres de hauteur. Visuellement, la magie opère. On adore les longues robes blanches tourbillonnantes, portées par les choristes du premier rang.

Acclamés vigoureusement, CC, Sam et Frah rejoignent leurs trois acolytes sur scène en traversant de nouveau la fosse. Le show devient plus électrisant, et le public exulte lorsque Shaka Ponk interprète « Je m’avance ». Il n’en faudra pas plus pour voir Frah sauter dans le public, le premier slam d’une longue liste. Casquette à l’envers vissée sur la tête, casque sur les oreilles, short et protections de genoux et coudes, le chanteur de Shaka Ponk s’en donne à cœur joie, n’hésitant pas à se faire porter par la foule et à réaliser quelques roulades sur le public.

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Les hits s’enchaînent pour le plus grand bonheur des spectateurs, restés d'ailleurs debout dans les gradins. « Être différent, c’est la plus belle chose » scande Frah, alors que résonnent les notes entraînantes de « Wanna Get Free » dans la salle de l’Accor Arena.

Toujours autant engagés, les membres de Shaka Ponk profitent de cette tournée d’adieu pour faire danser le public, mais aussi pour faire passer de nombreux messages, qu’ils soient écologiques ou politiques. Tout au long du set, différents drapeaux sont brandis : celui de la Palestine sur « Wanna Get Free » ou encore le drapeau LGBT, sur « Sex Ball », sans oublier bien sûr le drapeau de Sea Shepard. L'ONG de défense des océans accompagne le groupe sur l’ensemble de cette tournée d’adieu. À plusieurs reprises, Frah appellera d’ailleurs à la libération de Paul Watson, détenu au Groenland depuis le 21 juillet dernier. Ce mercredi soir, une pétition pour demander la libération du militant écologiste sera ainsi diffusée sur l’écran géant en fond de scène.

Pour le premier de ses quatre derniers concerts parisiens, Shaka Ponk a également convié Aurélien Barrau. Alors que Sam en profite pour allumer une cigarette, l'astrophysicien, philosophe et militant écologiste déclame avec force et conviction un somptueux texte, à la fois poétique et profondément engagé. « J’aime pas les gens quand il génocident » dit-il, avant de poursuivre « Mais j’aime les gans qui défilent le point levé ». « On veut s’aimer avant de crever », ajoute-t-il face à une assemblée captivée.

La musique reprend alors de plus belle, avec les incontournables « Tout le monde danse » et « I'm Picky » ; un morceau pendant lequel quatre spectateurs, sélectionnés par Frah, sont invités à monter sur scène avant de se jeter dans le public. La température monte alors encore d’un cran. Mais ce n’est rien comparé au fameux circle pit géant lancé par Frah au milieu de la fosse. « Le bonheur, c’est quelques êtres vivants au milieu du vivant sur une belle planète » explique le chanteur avant de faire tournoyer autour de lui des centaines de fans, heureux de vivre cet instant collectif. Un moment de communion comme on en voit peu en live !

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Alors que le chanteur est toujours juché sur son cube au milieu du public et qu’il pousse certains fans à faire des slams, Sam est restée sur scène, aux côtés de ses quatre autres acolytes. Maquillage rouge autour des yeux, la chanteuse interprète avec brio la reprise de Nirvana, « Smells Like Teen Spirit », dans une salle de l'Accor Arena bouillonnante. 

La chorale Sankofa Unit quitte ensuite son perchoir pour rejoindre la scène et nous livrer une performance survoltée et enjouée sur « Sex Ball » puis « Dad'Algorhythm », suivi du très beau titre « 13000 heures ».

Après déjà plus de deux heures de set, à la fois festif, électrisant, engagé et émouvant, Shaka Ponk s’offre une petite session photo, dans le canapé, puis avec le public. « On regardera ça quand on sera vieux. Ah, on est déjà vieux. Alors, quand on sera sur le point de mourir », plaisante Frah. Épuisé, mais visiblement heureux et touché par tant d’amour, Shaka Ponk se retire de la scène sous un tonnerre d’applaudissements.

Après quelques minutes dans le noir, la salle se rallume finalement. Les chanteurs de Sankofa Unit nous offrent un très beau moment a capella, rejoints par Shaka Ponk, toujours aussi motivés, malgré la fatigue. C’est avec le morceau « Rusty Fonky » que le groupe de rock français décide de terminer en beauté ce set de 2h15 environ. 2h15 pendant lesquelles Frah, Sam et les autres ont une nouvelle fois affiché leur engagement pour la protection de la planète ; raison pour laquelle le groupe a décidé de mettre fin à sa carrière. Mais Shaka Ponk a aussi démontré à quel point ils aiment leurs fans et étaient faits pour la scène. Faisant preuve d’une générosité déconcertante et déployant une énergie incroyablement communicative, les membres de Shaka Ponk vont cruellement nous manquer et laisser un grand vide dans l’histoire du rock français.

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Setlist

I'm Picky (acoustique)
Gung Ho (acoustique)
Run Run Run (acoustique)
The House of the Rising Sun (reprise)
Je m'avance
Wanna Get Free
Twisted Mind
J'aime pas les gens
Tout le monde danse
I'm Picky
Circle Pit
Smells Like Teen Spirit (reprise)
Sex Ball
Dad'Algorhythm
13000 heures

Rappel
Rusty Fonky


On rappelle que Shaka Ponk doit encore donner trois concerts à l’Accor Arena, ces 28, 29 et 30 novembre, avant de faire leurs adieux à la scène. Pour les absents, sachez que leur dernier concert sera diffusé au cinéma au printemps 2025.

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Informations pratiques

Lieu

8 Boulevard de Bercy
75012 Paris 12

Calcul d'itinéraire

Infos d’accessibilité

Accès
Métro ligne 6 ou 14 station "Bercy"

Site officiel
shakaponk.com

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