Interview : cascadeur tombe le casque

Par Caroline de Sortiraparis · Publié le 26 juillet 2011 à 17h17
Sortiraparis a rencontré Alexandre Longo, alias Cascadeur, à l’occasion de son passage au Festival Fnac Live, le vendredi 22 juillet dernier. Pour nous, il revient sur son succès, son album et la scène.
SAP // Depuis la sortie de ton premier opus, "The Human Octopus", les médias s’intéressent beaucoup à toi ? Comment vis-tu cette notoriété soudaine ?

Cascadeur // C’est incroyable, mais je serais de mauvaise foi en disant que je ne m’y attendais pas car il y avait quelques prémices tout de même. Il faut dire que je reviens de loin. Par mon itinéraire, il a fallu faire preuve de patience et être assez combatif. Et par la force des choses, j’ai vraiment du travailler dans le temps. Peut-être que cela m’a rendu service d’ailleurs, par l’adversité. Non pas qu’on ne m’ait pas encouragé, car je sentais qu’il y avait un intérêt quand j’ai commencé Cascadeur mais je sentais que le projet effrayait un peu aussi. Le côté un peu décalé de Cascadeur a peut-être déstabilisé certaines personnes. Mais je peux comprendre. Il faut s’apprivoiser, je suis un animal sauvage. Mais c’est vrai que tout cela est assez incroyable et au-delà de toute espérance.

SAP // Tu as fait de nombreuses collaborations auparavant, notamment avec Orwell. Quel a été le déclic pour te lancer en solo et faire ton album ?

Cascadeur // Le déclic a été un ensemble de choses mais notamment mes amis. Je pense que je les ai intrigués parce que je travaillais avec eux, que ce soit Variety Lab, Orwell ou encore Sharko. Je crois que les ai intrigués et inquiétés sans doute (rire). Ils écoutaient mes morceaux et me disaient « mais pourquoi tu ne vas pas sur scène ? ». A l’époque, je produisais pas mal de trucs et au bout d’un moment, j’ai perdu pied et il fallait faire quelque chose. Soit je me noyais avec mes morceaux, soit j’essayais de regagner la surface, de lancer mes morceaux pour qu’on me repère dans le vaste océan du monde musical.

SAP // Comment décrirais-tu ton univers musical justement ?

Cascadeur // Quand je réécoute, je trouve qu’il y a un aspect androgyne, en tout cas dans la voix. Je trouve qu’il y a quelque chose de bizarre, comme diraient les anglais (rires). Il y a un peu de mystère aussi, et je trouve ça assez spatial. Mais en même temps j’aime bien les zones de tensions. Je suis peut-être plus punk qu’on peut le supposer. Même si punk est un bien gros mot pour moi.

SAP // Comment vis-tu la scène ? Un petit peu d’appréhension ?

Cascadeur // Je suis heureux sur scène. Ce que j’appréhende c’est l’attente. Mon trac est là. Quand tu as un concert, tu peux être certain que ta journée n’est pas comme les autres. C’est évident, en plus quand tu es tout seul sur scène. Du coup, je développe une sorte d’hypocondrie. Je fais gaffe à ce que je mange. Je me dis qu’il ne faut pas que je sois malade. Mon trac est là, dans ce qui constitue la montée vers la scène.

SAP // Sur scène, il y a une réelle mise en scène ? Comment l’as-tu imaginée ?

Cascadeur // Dès que j’ai commencé, je projetais déjà des Super 8. J’avais un écran qui était en fait un parachute. Je mettais 3h30 à m’installer. Mais il y a eu tout de suite cette mise en scène, même si quelques détracteurs pourraient croire que c’est du marketing ou de la com. Quand j’ai commencé en 2005, j’ai mis un temps fou à constituer cette panoplie. Mais pour moi, c’est vraiment le fondement du projet. A partir du moment où j’avais cette scénographie, je crois que cela m’a permis de chanter autrement, de me déplacer autrement. Et en même temps, je n’ai pas l’impression de jouer un personnage. Je ne me dis pas « Whaou, je mets mon casque, je suis Cascadeur ». Non, je suis un cascadeur de pacotille.

SAP // Justement, ce casque et cet uniforme, quelles en sont les origines ?

Cascadeur // C’est lié à des imageries d’enfant et au jouet que j’avais plus jeune, qui s’appelait Cascadeur. C’était un motard blanc qui s’élançait d’un tremplin. Mais c’est marrant, car ce personnage n’est pas venu tout de suite. Dès le départ, ce qui m’importait avant tout c’était l’idée de doublure.

SAP // La suite, tu la vois comment ?

Cascadeur // A priori, je vais continuer à travailler tout seul sur scène. Mais peu à peu, il y aura de plus en plus d’intervenants. Ca me manque vraiment. Puis la musique, c’est ça aussi. C’est un dialogue. J’ai fait des musiques pour rencontrer des gens et me faire des amis. Donc j’ai envie de jouer avec mes amis et me faire de nouveaux amis. Ce sera donc le travail qu’on va commencer à mettre en place dès la rentrée.


Cascadeur
The Human Octopus // Disponible depuis le 28 mars 2011 - Casablanca Records
Myspace
En concert à la Cigale le 7 octobre 2011




Informations pratiques
Commentaires
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche