Report : The Do au Studio SFR, un show survolté

Par · Publié le 26 octobre 2011 à 14h32
Hier soir, le duo pop The Dø donnait un concert électrique au Studio SFR, six mois seulement après la sortie de leur dernier album, "Both Ways Open Jaws".
Hier soir, on avait rendez-vous au studio SFR, pour voir l’un des groupes de pop préféré des français : The Dø. Et on sentait bien leur énorme popularité à la foule compacte qui se pressait, pour présenter à l’entrée du Studio son précieux sésame. Depuis leur premier album, A Mouthful, en 2008, le duo The Dø a connu un succès tout particulier en France, où le public les a suivis de concerts en concerts et de festivals en festivals. Leur disque a été premier des ventes la semaine de sa sortie, plutôt rare pour un groupe émergent de myspace. Il faut dire qu’il faisait circuler deux morceaux furieusement catchy « On My Shoulders » et « At Last ».

C’est cette impression de fidélité et d’affection que dégageait la foule qui était venue se coller à la petite scène du Studio SFR hier soir. Une intimité particulièrement appréciable en concert et qui a permis à la chanteuse du groupe, Olivia, de faire chanter en chœur son public, d’aller exécuter une danse au milieu de ses fans, et d’instaurer une belle complicité. Une bonne façon pour le groupe de retrouver ses auditeurs, six mois après la sortie de leur dernier album Both Ways Open Jaws.

The Dø est avant tout un duo, formé par Olivia Merilahti et Dan Levy, et pourtant sur scène, ils se transforment en un solide groupe de 5 musiciens particulièrement efficaces, qui montrent une cohésion particulière, une alchimie qui prend parfaitement bien. Olivia et Dan, les deux lettres du Do du groupe, sont dans une fusion particulière, ils forment clairement le duo créatif et percutant, mais autour d’eux, les autres musiciens ne font pas que graviter, ils plongent tout entier dans la pop barrée de The Dø.

Entourés de tout un cortège d’instruments – guitares, mur de percussions, synthés, basse, guitares acoustiques, mégaphone lumineux pour Olivia, les musiciens évoluent comme des caméléons dans des réappropriations de leurs propres chansons. Ils naviguent entre morceaux du premier album (« On My Shoulders » provoque l’hystérie dans le public) et nouvelles créations de « Both Ways Open Jaws ». Plus sombres, ces morceaux se démarquent par des arrangements souvent plus complexes et par une implication particulière du duo, qui défend haut et fort son récent disque. Ce qui est le plus surprenant dans le set de The Do, c’est leur faculté à se réinventer. Ils offrent à certains morceaux des arrangements inspirés du jazz, du reggae, avec des rythmes nouveaux qu’ils rapportent de leurs voyages. Les morceaux sont en perpétuelle évolution, et sont perçus comme des matériaux malléables. C’est à cela qu’on reconnaît la formation musicale assez pointue des deux musiciens. Le set, d’une heure environ, peut dérouter, et c’est l’une de ses principales qualités.

Scéniquement, les deux acolytes de The Dø aiment donner dans la démesure. Olivia crie dans son mégaphone, fait la moue, sature sa voix, tandis que Dan pousse des hurlements habités, tous deux dansent dans tous les sens et n’en font qu’à leur tête, autour d’écrans qui projettent des visuels de leur disque. Alors les musiciens habités, simple théâtralité ou jeu de scène sincère ? Peu importe, car ce qui intéresse aussi The Dø, c’est le visuel. Pas étonnant qu’ils aient travaillé sur des bandes originales de films. Que ça soit par le jeu de scène, par leur placement dans l’espace, ou par l’imbroglio d’instruments dispatchés sur scène, l’expérience visuelle a un attrait particulier pour les musiciens. Les mimiques appuyées d’Olivia et les cris douloureux de Dan participent aussi de la démarche artistique de The Dø. Les musiciens caméléons n’en sont pas à leur premier concert, et ça se voit.

Crédit photo : Olivier Fanchon

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