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· Publié le 9 novembre 2011 à 22h28
Nous étions hier au Point Éphémère pour voir la révélation pop de 2011 : Veronica Falls. Le set était à la hauteur de nos attentes : propre, net et précis.
Paris regorge d'événements un peu cachés, dont on parle moins que d'autres, et qui pourtant se révèlent incontournables.
Super !, « agence d'épopées musicales » est souvent à l'origine de ces expériences scéniques inoubliables. Spécialisé dans la pop indépendante et dans les nouveaux talents, Super ! était hier l'heureux organisateur du concert de
Veronica Falls au
Point Éphémère.
Veronica Falls a déboulé sur la scène indie pop en 2009, avec un titre qui a obsédé les collectionneurs de 45 tours et les fans de mélodies ultra catchy : « Found Love in a Graveyard ». Il a tourné en boucle, on l'a aimé, on a attendu patiemment qu'il donne naissance à un album. Signés sur le label exigeant
Captured Tracks, ils ont sorti depuis un premier disque éponyme, qui a remis à l'heure les pendules de la pop moderne.
Hier soir, le groupe de Londres jouait devant un public déjà conquis par leur disque. C'est un set relativement rapide qu'a proposé
Veronica Falls – 35 minutes, montre en main – mais sans créer d'effet de frustration ou de trop peu. Parce que pendant ces 35 minutes, ils ont été investis d'une énergie brute et concentrée, qui a fait de cette demi-heure un bonheur complet et non fragmenté. Voir
Veronica Falls sur scène hier soir, c'était avant tout assister à une avalanche de tubes pop. Leur set était comme leur disque : puissant, prenant, tranchant et surtout extrêmement addictif. Seul bémol de taille : le son n'était pas toujours à la hauteur et a entraîné quelques imprécisions qui ont parfois plombé le show, en particulier celui de leur première partie, le groupe de shoegaze Exit Music.
Ils ont profité de leur retour en France (ils y étaient pour la première fois en première partie de
The Drums il y a un an) pour jouer quelques nouveaux titres, qui ont immédiatement remporté l'adhésion du public. Il y avait une véritable frénésie dans la salle, quelque chose qui passait incroyablement bien entre scène et public. Le concert a confirmé que
Veronica Falls n'est pas un énième feu de paille : ils ont l'énergie et le talent nécessaire pour faire ce qu'à leur époque faisaient des groupes comme Jesus & Mary Chain ou My Bloody Valentine. Comme eux, ils oscillent délicatement entre pop, twee, shoegaze. Absolument pas coincés dans les références 80s, les membres de
Veronica Falls savent envoyer valser les clichés nostalgiques pour créer une musique qui se joue dans le présent et qui invente de nouveaux enjeux à la scène pop. Veronica Falls se détache de tout courant, tant ils sont supérieurs à la plupart des groupes de rock indé qui traînent sur les scènes anglaises. Et les morceaux extraits du nouvel album confirment que le groupe saura se renouveler. Le sens de la mélodie de
Veronica Falls va les emporter très loin.
Ils se jouent justement de toutes les références, qui sont devenues légion dans le milieu pop, pour proposer une impulsion musicale faite pour inspirer, et surtout pour durer. En 35 minutes de mélodies sans failles et de tubes imparables les
Veronica Falls dressent un tableau d'instantanés pop qui donnent le sourire et qui rendent heureux, tout simplement. Il y a suffisamment d'innocence, de naïveté et de beauté chez ce groupe anglais pour émerveiller. Et il suffit de voir les danses déchaînées, et autres réactions enflammées qu'ils déclenchent dans le public du
Point Éphémère pour comprendre l'avenir radieux qui s'ouvre à eux.
En une poignée de chansons,
Veronica Falls a compris la recette du bonheur – et ça, ça ne s'explique pas.