Le Pitchfork Music Festival, c’est le festival automnal de la capitale avec des hipsters un peu partout et la présence de très nombreux étrangers (Britanniques, Américains, Scandinaves, Espagnols, Italiens…), pour ne pas dire la moitié des festivaliers.
Mais le Pitchfork Music Festival Paris c’est aussi et surtout une programmation de qualité et pointue ; l’occasion de découvrir de nouvelles pépites musicales en tout genre et d’écouter des artistes, plutôt rares dans notre chère capitale.
Si beaucoup ont été déçus de ne pas voir Björk cette année, initialement prévue le vendredi 30 octobre, d’autres ont en revanche pu se réjouir de voir débarquer Thom Yorke avec son projet Tomorrow’s Modern Boxes, en remplacement de la chanteuse Islandaise.
Au menu également ? Les Américains de Beach House, de Deerhunter ou encore de Health ainsi que les Canadiens de Godspeed You! Black Emperor ou encore Destroyer sans oublier le duo Dano-Canadien Rhye ou encore les Britanniques de Spiritualized et une petite touche Française avec Laurent Garnier.
Retour sur ces 3 jours de festivals à la Grande Halle de La Villette.
Notez que vous pouvez retrouver certains concerts en vidéo sur http://culturebox.francetvinfo.fr/live
La première soirée du Pitchfork Music Festival Paris, édition 2015, s’annonce sous de bons auspices avec la présence de Godspeed You! Black Emperor, suivi de Deerhunter et enfin de Beach House.
Mais avant d’assister à ce trio gagnant, nous faisons connaissance, dès 17h30, avec Haelios. Originaire de Londres, ce trio musical nous a plus qu’enchanté avec son trip-hop, influencé par les plus grands : Portishead et Massive Attack.
Arrive ensuite l’ovni Kirin J. Callinan, venu tout droit d’Australie. Ce jeune artiste ne nous a pas vraiment tapé dans l’œil même s’il faut lui reconnaître son petit grain de folie, malheureusement trop souvent oublié ces derniers temps chez les artistes.
Place ensuite à Destroyer, mené par Dan Bejar. A la tête d’un nouvel opus studio, "Poison Season", le chanteur a livré de belles ballades sonores comme l’entraînant « Savage Night at the Opera ». Avec son trench beige et sa volumineuse tignasse, Dan Bejar n’est certes pas très expressif sur scène, voire plutôt effacé, mais il a tout de même réussi à nous transporter vers de lointaines contrées grâce à son style indie-pop parfaitement composé.
Direction la Green Stage, de l’autre côté de La Grande Halle de La Villette, pour découvrir le phénomène tant attendu, j’ai nommé Ariel Pink. Malgré un début quelque peu laborieux, et un son pas toujours au top, le songwriter a su faire le show, tant visuellement que musicalement, nous dévoilant ses morceaux alliant pop psychédélique et lo-fi.
Si l’artiste nous a, avouons-le, quelque peu déçu, c’est loin d’être le cas pour l’excellent groupe Godspeed You! Black Emperor! Ici, pas de chanteur, que des musiciens mais des musiciens hors pair : guitares saturées, batterie, violon, violoncelle… pour un show d’environ 1h30 absolument ahurissant, rythmé par le dernier opus du groupe "Asunder, Sweet and others Distress", mais aussi par quelques anciens morceaux comme l’incontournable « East Hastings ». Pour l’occasion, le groupe Montréalais avait également décidé de projeter, via 4 anciens vidéo projecteurs, quelques images en noir et blanc (Hope en grosses lettres, cerf dans une forêt, immeuble…). Bref, le public semblait conquis et nous aussi!
Après cet excellent set, direction Deerhunter et son style alliant garage rock infaillible et rock psychédélique efficace. Derrière ce groupe, originaire d’Atlanta, on découvre Bradford Cox. Casquette sur la tête, le musicien déjanté a fait le show, défendant habilement son dernier album studio "Fading Frontier".
Enfin, cette première journée s’est achevée avec Victoria Legrand et Alex Scally aka Beach House. Très attendu en live, le duo a subjugué l’assemblée grâce à un son introspectif, onirique et néanmoins pop puis une scénographie bien soignée!
Nouvelle et seconde journée pour le Pitchfork Music Festival Paris avec un gros coup de cœur pour Health! Décrit comme un groupe de noise expérimental, cette formation Californienne a littéralement fait chavirer la salle de La Grande Halle de La Villette grâce à un son rock plus que puissant en live, une scénographique impeccable, la voix intense du chanteur Jake Duszik puis l’euphorie et l’énergie du quatuor.
La transition ne peut qu’être surprenante – mais toutefois agréable - avec Rhye et sa voix unique, à se demander s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon. Mais derrière ce duo, se cachent en réalité Mike Milosh – connu par son nom de famille pour ses production solo – et Robin Hannibal – moitié du duo de jazz danois Quadron. Ensemble, ils nous ont transporté dans l’univers mélancolique et doux de leur premier album "Woman", au point d’en vouloir encore plus et d'en redemander.
Changement de style à nouveau avec Kurt Vile & The Violators. Co-fondateur de The War On Drugs, c’est désormais en solo que le chanteur et musicien officie. Avec son style indie rock, Kurt Vile nous a présenté son nouveau disque "b'lieve i'm goin down".
Avant de se déhancher sur Thom Yorke - Tomorrow’s Modern Boxes, on bouge son popotin sur Battles et leur rock rythmique. Le quatuor new-yorkais a défendu avec brio et conviction son dernier album "La Di Da Di".
Arrive ensuite le très attendu Thom Yorke - Tomorrow’s Modern Boxes. Cheveux longs mais attachés, le leader de Radiohead a réussi à faire danser les foules pendant près de 1h30 dont un rappel.
Sans surprise, le chanteur et musicien s’est livré à une très belle performance scénique. Gigotant sans cesse, Thom Yorke a été plus qu’efficace, enchaînant les morceaux au micro, à la guitare ou encore derrière ses machines, le tout sublimé par des vidéos diffusées sur deux écrans géants suspendus en l’air. Avec ses désormais célèbres mimiques, Thom Yorke nous a enchanté lorsqu’ont notamment retenti « Black Swan » et « The Eraser ».
Nous voilà au troisième et dernier jour de la 5ème édition du Pitchfork Music Festival Paris.
Une fois encore, le public est au rendez-vous, notamment pour écouter le charismatique Josh Tillman de Father John Misty. Ex-Fleet Foxes, le songwriter américain a subjugué le public grâce à ses morceaux extraits de "I Love You, Honeybear", tantôt folk, tantôt rock. On l’avoue, Josh nous a vraiment séduit!
Place ensuite à Unknown Mortal Orchestra. Ce trio américano-néo-zélandais, composé du chanteur et guitariste Ruban Nielson, du bassiste Jake Portrait et du batteur Riley Geare, avait de nombreux supporters sous la Grande Halle de La Villette. Il faut dire que son style, entre MGMT et Tame Impala, a su faire danser l’assemblée grâce à des gimmicks efficaces.
Autre ambiance avec le nouveau tandem du hip hip US dont beaucoup parlent, j’ai nommé Run The Jewels (aka le rappeur d'Atlanta Killer Mike et le producteur new-yorkais El-P). Pas très réceptive à leur style, il faut leur reconnaître la capacité à motiver la foule autour de leur flow et beats entrainants.
En revanche, me voilà bien plus concentrée pour le show alliant rock psychédélique et dream pop, de Spiritualized, mené par Jason Pierce. Si le hit "Ladies and gentlemen we are floating in space" n’a malheureusement pas retenti sous la Grande Halle de La Villtte ce soir-là, il n’empêche que le groupe nous a littéralement transporté.
Enfin, cette soirée du samedi 31 octobre 2015 a été marquée par le set très réussi de Ratatat, ce duo composé par Evan Mast et Mike Stroud. Après cinq ans d’absence, le groupe nous revient avec "Magnifique". En découlent donc des concerts et leur participation au Pitchfork Music Festival Paris avec un set infaillible : hologrammes, effets light très réussis et morceaux dansants et entraînants... Bref, idéal pour une fin de soirée.
Lieu
La Grande Halle de La Villette
211 Avenue Jean Jaurès
75019 Paris 19
Accès
Métro ligne 5 station "Porte de Pantin"
