Deux heures devant cette Traviata / Vous méritez un avenir meilleur, et vous pourrez dire que Benjamin Lazar a changé un petit peu votre vie. Dans le cadre sublime des Bouffes du Nord, dont l'aspect en friche n'a jamais été aussi bien mis en valeur, la scénographie d'Adeline Caron multiplie les tableaux au romantisme absolu.
Tout commence sous un immense voile, qui tombe du plafond comme une brume et sous lequel évoluent les personnages, les visages éclairés de lampes de poche, puis la scène se vide et se transforme en jardin de bouquets de fleurs, évoquant la campagne comme une loge d'actrice, et finalement se transforme en lieu de fête éclairé au néon, où la tristesse des amoureux n'a jamais été plus pâle.
Ce premier exploit visuel, qui ne cesse de ravir tout au long du spectacle, s'accompagne d'un jeu contemporain, où les quelques musiciens montent sur scène comme des personnages, donnant de temps à autre un trait d'humour à un violon. Parfois, les chanteurs s'échappent de la scène et vont chanter dans les couloirs : alors, toute la hauteur du théâtre est habitée, et l'amour, personnage principal de cette Traviata émue, flotte dans les airs et se matérialise en fumée.
La comédienne et chanteuse Judith Chemla, qui a également participé à la conception du spectacle, en est le diamant. Belle dans sa robe verte transparente, charmante quand elle dédaigne et poignante quand elle est amoureuse, elle donne à la Traviata une voix de cristal, qui vibre comme une larme. Inoubliable.
Informations pratiques :
La Traviata
Aux Bouffes du Nord
Du 6 au 30 septembre 2017
Réservations entre 17 et 38 euros
Images : Pascal Gély
Dates et Horaires
Du 6 septembre 2017 au 30 septembre 2017
Lieu
Théâtre des Bouffes du Nord
37 bis boulevard de la Chapelle
75010 Paris 10
Tarifs
à partir de : 17€
Âge recommandé
Tout public