À la rencontre de Mathieu Kassovitz à propos de son adaptation de La Haine en comédie musicale

Par Philippine de Sortiraparis · Photos par Philippine de Sortiraparis · Publié le 11 octobre 2024 à 9h49
À partir du 10 octobre prochain, La Seine Musicale accueille la nouvelle comédie musicale La Haine, adaptée du film culte du même nom. Nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer et échanger avec le réalisateur et directeur artistique : Mathieu Kassovitz.

Mathieu Kassovitz, acteur et réalisateur français, s'apprête à faire plaisir à ceux qui ont adoré le film La Haine. A partir du 10 octobre prochain, les spectateurs pourront découvrir une adaptation du film en comédie musicale à La Seine Musicale. Pour l'occasion, la rédaction a pu poser quelques questions au réalisateur et directeur artistique de La Haine : Mathieu Kassovitz. 

Est ce que vous pouvez nous résumer la haine en quelques mots pour présenter la comédie musicale La Haine ? 

Mathieu Kassovitz : La comédie musicale de La Haine est une adaptation du film en forme de spectacle immersif qui mélange théâtre, musique, scénographie, chorégraphie et mouvements de caméra. 

À quoi doit s'attendre le public qui connaît déjà le film de 1995 et celui qui ne l'a pas encore vu ?

Mathieu Kassovitz : Le public doit s'attendre à quelque chose de complètement différent, mais pourtant totalement similaire. C'est très difficile à décrire. Il faut venir voir. C'est vraiment une interprétation du film 30 ans plus tard, qui rend hommage au film sans marcher sur ses plates-bandes. En fait, c'est quelque chose de différent, mais de similaire. C'est vraiment différent. C'est vraiment difficile à exprimer. Je crois que les gens, quand ils vont pouvoir voir les visuels et voir un petit peu ce qu'on fait sur scène, ce sera plus simple à comprendre une fois qu'on voit, c'est évident. Mais ça fait trois ans qu'on me pose la question qu'est ce que ça va être ? À quoi ça peut ressembler la comédie musicale de La Haine ? Maintenant qu'on a fini, il faut venir la voir. 

Comment est-ce que vous comptez casser les codes dans cette comédie musicale?

Mathieu Kassovitz : Encore une fois, il faut venir le voir. On casse les codes par deux choses : c'est la première fois qu'une grande scène comme ça va être investie par des jeunes. C'est des acteurs, des mecs qui viennent de quartiers, des danseurs, beaucoup de monde et il y a la même ambiance que quand on a tourné La Haine. Il y a un beau mélange de gens. Et donc ce qu'on essaie de faire, c'est de casser les codes du théâtre en faisant quelque chose de très vivant qui correspond à ce qu'on a vécu sur La Haine, avec ce style de jeunesse, de comédien, d'énergie. Et j'amène aussi tout un élément cinématographique qui fait évoluer le spectacle dans un espèce de nouveau cinéma, de cinéma en live. On place le spectateur à la place de la caméra et on fait tourner le spectateur autour de la salle au lieu de le faire tourner. C'est un nouveau concept, c'est comme des jeux auxquels on joue avec le spectateur. On lui fait tourner la tête en projetant des choses qui ne sont pas vraies. 

Quelle place auront le rap et la danse dans la comédie musicale?

Mathieu Kassovitz : C'est une comédie musicale, donc la danse a une place primordiale. Le rap est aussi très présent, mais ce n'est pas un spectacle rap, c'est un spectacle Hip-Hop dans sa philosophie. Mais le Hip-Hop contient toutes sortes de musiques et le rap en est un des genres. On a des rappeurs, mais on a aussi des chanteurs. On a Mathieu Chedid, on a Angélique Kidjo, on a de la techno, on a de l'électro avec The Blaze, on a du rap old school avec Akhenaton, Oxmo Puccino, Tunisiano. On a aussi des rappeurs de la nouvelle génération qui font en fait la passerelle entre 1995 et aujourd'hui. On a essayé de réécrire un petit peu ce genre avec une nouvelle technologie, avec une nouvelle énergie et une musique qui est pour une fois dans une comédie musicale. 

Les scènes du film se déroulent presque toutes dehors. Comment avez-vous réussi à adapter une œuvre comme La Haine dans un huis clos ? 

Mathieu Kassovitz : En travaillant dur et en utilisant la technologie et les écrans et des systèmes de tournage pour que les personnages ne bougent sans bouger et pouvoir créer une espèce de cinéma live que je n'avais jamais vu avant. C'est une espèce d'immersion, vous allez voir, vous allez revoir le film se jouer devant vous, quoi. C'est ça le truc, c'est qu'on reste dans un film, mais pourtant on est au théâtre dans un spectacle live.

Par rapport aux costumes, comment est ce que vous les avez choisis ? Est ce que vous avez gardé quelque chose de sobre qui est un peu à l'image du film ou est ce que vous êtes partis sur autre chose?

Mathieu Kassovitz : Non, non, on est très sobre sur les sur les costumes. On veut que ce soit intemporel, comme le premier film. On est plus sur des choses dans le classique, on travaille dans des niveaux de gris aussi parce que c'est un film en noir et blanc. C'est un spectacle qui ne peut pas être en noir et blanc complet parce que les gens ont des peaux qu'on ne peut pas maquiller entièrement par exemple. Donc on joue avec ces codes là et on essaie d'uniformiser, de rendre le noir et blanc à travers les costumes, le décor, tout ça, de trouver une espèce d'uniformité qui rend le spectacle homogène. 

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Cette adaptation au théâtre, qu'est-ce qu'elle représente pour vous symboliquement ? 

Mathieu Kassovitz : 30 ans de haine. C'est bien de finir par quelque chose de joyeux, de très positif parce que La Haine était un film qui était une comédie. Donc on reste dans ce domaine-là. On sait comment ça se termine et on rend hommage au film. En fait, on rend hommage au film et on le sublime en faisant quelque chose de différent.

Quels étaient vos critères pour choisir qui remplacera le trio iconique d’acteurs ? Comment votre choix s’est-il arrêté sur Alexander Ferrario, Samy Belkessa et Alivor pour interpréter le trio iconique ?

Mathieu Kassovitz : Le critère, c'était de trouver Vinz, Saïd et Hubert. À l'époque, c'était des mecs qui sortaient de nulle part, à part Vincent qui avait un petit peu plus de métier. Donc, là, on a refait la même chose avec la même énergie. On a trouvé plusieurs personnes intéressantes et puis on a réussi à trouver une synergie entre trois comédiens qui étaient visibles par rapport à leur amitié naissante en tant que comédien et en tant que collaborateurs. On retrouve cette énergie sur scène et je pense que le spectateur va ressentir exactement les mêmes émotions qu'ils ont eues à l'époque avec Cassel, Taghmaoui et Koundé.

Est-ce que vous pouvez nous donner un petit secret en avant-première sur le spectacle ?

Mathieu Kassovitz : Des anecdotes, on en a tous les jours. Faire une pièce de théâtre, c'est être prêt à temps et c'est des anecdotes constamment. C'est une histoire à droite, c'est une histoire à gauche. Il faut régler un problème auquel on ne s'attend pas. Et puis il y a tellement de techniciens ! Encore une fois, la technologie est très présente, donc chaque jour est une surprise. Écoutez, la meilleure anecdote, je crois que je pourrais vous la donner le 10 au soir, après la première.

La Haine est à découvrir à partir du 10 octobre 2024 à La Seine Musicale

Informations pratiques

Lien(s) de Réservation
www.laseinemusicale.com
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