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· Publié le 28 décembre 2011 à 14h53
Nulle part dans toute son œuvre Tchaikovski ne semble s’être exprimé aussi pleinement, aussi absolument que dans La Dame de pique. Le pressentant, il ne cachait pas qu’il y voyait son chef-d’œuvre. Certes, de sa dernière symphonie, l’illustre Pathétique, il expliquait qu’elle avait un programme autobiographique. Mais aucune œuvre purement instrumentale ne saurait faire le portrait complet de cet homme de théâtre, de cet homme si éperdument théâtral. Et ce n’est pas dans un de ses personnages qu’il faut aller chercher son reflet, ce n’est pas dans cet Hermann dont il composait la mort en pleurant, ni dans Lisa se précipitant dans les eaux noires de la Neva, c’est dans l’œuvre tout entière, dans son flot aussi tumultueux que le vaste fleuve, c’est dans son tourbillon ivre et incontrôlable. C’est aussi dans l’évocation de Saint-Pétersbourg, de cette ville que Pierre le Grand avait fait bâtir à l’extrême nord de son empire, dans les glaces et sur les marécages : une ville coupée de la terre et, par là, de la raison. Vladimir Galouzine et Olga Guryakova sont les interprètes prédestinés de cet opéra cauchemardesque et envoûtant.
Dimitri Jurowski Direction musicale.
Lev Dodin Mise en scène.
David Borovsky Décors.
Chloe Obolensky Costumes.
Jean Kalman Lumières.
Yuri Vasilkov Chorégraphie.
Mikhail Stronin Dramaturgie.
Valery Galendeev Collaboration artistique.
Alessandro Di Stefano Chef de chœur.
Vladimir Galouzine Hermann.
Evgeny Nikitin Comte Tomski.
Ludovic Tézier Prince Eletski.
Martin Mühle Tchekalinski.
Balint Szabo Sourine.
Larissa Diadkova La Comtesse.
Olga Guryakova Lisa.
Varduhi Abrahamyan Paulina.
Nona Javakhidze Macha.