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· Publié le 20 février 2012 à 22h08
« Et Mantoue n’est plus qu’un cercueil sur un radeau échoué dans les mares, entre les vases purulentes et un refl et de ciel sanglant. » Ainsi André Suarès évoque-t-il Mantoue dans son Voyage du condottiere. Sous sa plume, aucun mot ne semble trop fort pour évoquer la déliquescence de cette ville « qui pourrit et qui pue la mort ».
Est-ce le génie funeste des lieux ? Dans Rigoletto, l’épidémie qui ronge les palais ronge aussi les cœurs et brise les corps. En trois actes d’une économie et d’une rigueur parfaites, les marécages auront une fois encore tout recouvert. Certes, la machination implacable du malheur, cette force irrésistible du destin, est ce qui a inspiré à Verdi ses œuvres les plus hautes.
Combien de malédictions, combien de courses à l’abîme, combien de personnages sortis d’eux-mêmes, essayant un instant d’agir et d’exister mais vite emportés par une furieuse fatalité ? Rigoletto en est peut-être l’exemple le plus parfait, une démonstration presque abstraite. Trois personnages qui en sont à peine, des archétypes plutôt : un prince inconséquent et amoral, son bouffon machiavélique et une pure jeune fi lle. Mais Rigoletto cache au fond de lui une faille dans laquelle va s’engouffrer la tragédie : la paternité.
Daniele Callegari Direction musicale.
Jérôme Savary Mise en scène.
Michel Lebois Décors.
Jacques Schmidt, Emmanuel Peduzzi Costumes.
Alain Poisson Lumières.
Alessandro Di Stefano Chef de chœur.
Piotr Beczala Il Duca di Mantova.
Zeljko Lucic Rigoletto.
Nino Machaidze Gilda.
Dimitry Ivashchenko Sparafucile.
Sylvie Brunet Maddalena.
Cornelia Oncioiu Giovanna.
Simone Del Savio Il Conte di Monterone.
Florian Sempey Marullo.
Vincent Delhoume Matteo Borsa.
Alexandre Duhamel Il Conte di Ceprano.
Ilona Krzywicka La Contessa.
Marianne Crebassa Paggio della duchessa.