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· Publié le 30 décembre 2011 à 0h42
Depuis le 20 décembre au Palais des Congrès, le Ballet russe du très grand Igor Moïsseïev fait son retour dans le paysage parisien, et c'est pour le plus grand plaisir des amateurs, très nombreux.
Voilà plus de 20 ans que
le Ballet d'Igor Moïsseïev n'avait pas mis les pieds à Paris. Ainsi, c'est avec beaucoup d'impatience que les nombreux admirateurs du grand chorégraphe se sont pressés aux portes du
Palais des Congrès.
Igor Moïsseïev (1906-2007) est une des figures les plus mythiques de la danse. L'homme qui mourut à plus de 100 ans a, entre autres, inspiré des grands noms tels que
Maurice Béjart. Actif et admiré jusqu'à ses dernières heures, il a offert au monde une image de la Russie inédite : la pureté de son folklore.
Elena Shcherbakova, directrice artistique du Ballet depuis 2011, a tenu, tout comme l'avait fait depuis 75 ans Igor Moïsseïev, à préserver l'héritage de leur Russie bien aimée, et à maintenir les liens culturels entre les peuples. Car en effet, c'est avec un sac à dos que Moïsseïev partait à la découverte des anciennes contrées soviétiques, et y trouvait ainsi son inspiration pour ses ballets.
Sur la scène des Congrès, c'est ainsi plus de
60 danseurs et 30 musiciens qui se succèdent, dans la plus grande tradition russe, mais aussi ukrainienne, kalmouke ou roumaine; 14 ballets interprétés par des danseurs, sortis pour la plupart de
l'Ecole Studio de l'Ensemble.
Sourire aux lèvres, ils enchaînent, sans aucune faille, pirouettes, grands jetés, et les très fameux pas ras du sol. La synchronisation est parfaite, et c'est avec une véritable joie de vivre qu'ils nous invitent à partager leur univers. Danse, mais aussi théâtre et mime, c'est un show très complet qui, derrière les apparences du folklore ringard, vous fera rire grâce à des interprètes atypiques, comme
Konstantin Kostylev,
Artiste Emérite de Russie. Malgré un décor inexistant, les danseurs remplissent tellement l'espace que tout extra eut été inutile.
Des partisans aux marins, en passant par les fêtes du village et les couples bourgeois tout droit sortis d'une œuvre de Gogol ou de Doestoïevski, les danseurs offrent un spectacle époustouflant de technique et de diversité. Aucun pas n'est jamais trop rapide pour ces acètes blonds et ces poupées toutes plus divines les unes que les autres, et qui arborent toutes de longues tresses, comme il en était la tradition il y a des années. Un très grand bravo aux costumes signés Tamara Timokhina, dont les bottes et autres foulards bariolés révèlent toute la beauté du folklore russe.
Une chose est sûre : les anges d'Igor Moïsseïev sont bien loin de la vérité russe actuelle... Quand retrouvera-t-on de tels sourires sur les visages des poupées Moscovites ?
Danse Tzigane © E. Masalkov