Report : La Paul Taylor Dance Company à Chaillot

Par · Publié le 23 juin 2012 à 13h46
La Paul Taylor Dance Company ouvrait le bal de cette 8ème édition des étés de la danse. Petit debrief' sur une soirée placée sous le signe de la haute performance technique, et d'un retour après douze ans d'absence.

Le Théâtre National de Chaillot est un émoi, en cette soirée de fête de la musique. Dehors, le Trocadéro se prépare à danser, mais dans la salle, c'est l'impatience qui plane. C'est toujours un grand évènement, que cet été de la danse. Pour sa 8ème édition, la compagnie de Paul Taylor s'approprie la scène du magnifique théâtre de Chaillot, après avoir déserté le sol parisien pendant longtemps. Trop, longtemps.

Tous les soirs, une programmation différente : en voilà, une particularité. 13 ballets repartis sur les quelques dix représentations. En ce 21 juin 2012, quatre ballets brillants attendent le public, dont certains, plus époustouflants encore. 

Quatre ballets donc, dont le Big Bertha datant de 1970, une fresque fantastique mettant en scène un automate diabolique, et une sage famille américaine tentée par les joies d'une balade au Luna Park. Bientôt, la poupée-automate reveille en eux une nature violente et immorale, image des frustrations véhiculées par une société trop sage. Puissant et prenant, ce ballet de 13 minutes bercé par une musique des Orgues de Barbarie nous apparaît comme une horreur terrifiante mais stupéfiante, un effroyable tableau de pulsions refoulées, où les costumes, superbes, ne sont pas qu'un instrument de décoration, mais aussi un élément de transformation subtile.

Quatrième et dernier ballet marquant de cette représentation, c'est sans aucun doute les 30 minutes de Company B, une fresque animée sur les plus grands tubes qu'ont connu les années 40. Vêtus de costumes ravissants et twist au possible, les danseurs de Paul Taylor vous propulseront dans le monde insouciant où hommes et femmes s'embrassent sur la joue, et dansent timidement... Mais aussi, les ombres de la Seconde Guerre, ces soldats qui ne reviendront pas. Un étrange mélange de mélancolie et d'énergie foudroyante, pour un effet spectaculaire, et irrémédiablement entrainant. 

 

Plus d'informations sur la programmation complète des étés de la danse.

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