Sujet complexe que celui de la Révolution Française. Le roi est renversé, il est même mort. La France, plus que n'importe quel autre peuple, a renversé son histoire, en a débuté une autre, dans le sang et la terreur. Mais, alors que 1789 et la prise de la Bastille sont derrière eux déjà, trois groupes de révolutionnaires s'opposent toujours en France et à Paris. Il y a le peuple, les partisans de Robespierre et les partisans de Danton. Les débats font rage, les groupes sont en désaccords et pourtant, sans en être totalement certains, une décision est prise. Robespierre décide la mort de Danton.
Georg Büchner, écrivain allemand, fervent révolutionnaire, connu du grand public grâce à son œuvre terrible Woyzeck, écrit deux ans avant ce dernier chef d'œuvre La Mort de Danton, un drame en quatre actes où l'homme de lettres et de science imagine les derniers instants de la vie de ce grand homme de la Révolution Française. Büchner invente les derniers mots, les dernières réflexions, de Danton et de ses hommes avant leur exécution : comme s'il était impensable qu'un tel homme ait pu finir sa vie dans le silence.
François Orsoni, dont l'envie de travailler sur ce thème au cœur de l'histoire française est une des motivations premières, met en scène et présente au Théâtre de la Bastille les questions d'un homme à l'aube de la mort. Des questions essentielles donc. Danton, ses soutiens, ses opposants (le pieux et bigot Robespierre en première ligne), la pièce passe les propos et arguments au peigne fin.
Autour d'une salle modelée pour être bi-frontale, le public s'installe avec les comédiens autour d'une longue table. Une table sur laquelle les prostitués se couchent, les bras leur tombent, les idées sont plaquées. La scénographie est peut-être le plus gros point fort de cette pièce qui, à côté de ça, peine à capter véritablement toute l'attention du public, notamment à cause de comédiens qui ont mis un certain temps à y croire eux-mêmes. Les langues sont fourchues, le ton, trop fort. Dans la complainte à la lueur d'une bougie, on aurait préféré le chuchotement, l'intime, aux cris et à la fureur. Puis, si le parti pris d'insérer de la musique peut s'avérer intéressant, il finit par lasser. Dommage donc, on en ressort pas tout à fait satisfait, malgré un texte qui n'a pas perdu une once de sa justesse ni de sa pertinence dans la philosophie.
Infos pratiques :
La Mort de Danton, au Théâtre de la Bastille du 16 février au 4 mars 2017.
A 20h. Relâche les 19, 23 et 26 février.
Tarifs : de 14 à 24€.
Réservations : 01 43 57 42 14
Dates et Horaires
Du 16 février 2017 au 4 mars 2017
Lieu
Théâtre de la Bastille
76, rue de la Roquette
75011 Paris 11
Tarifs
TR : 14€
+ 60 ans : 17€
TP : 24€