Il y a cinq ans, sur les planches du Théâtre 13, Alexis Michalik, à l'époque jeune metteur en scène, se lançait dans une aventure qu'il ne soupçonnait pas devenir si grande, celle du Porteur d'histoire. Ce spectacle, qui a aujourd'hui beaucoup tourné et qui a valu à son créateur un Molière, a été créé en suivant une méthode particulière : autour d'improvisations dirigées, Michalik composait en fonction, prenait note d'un texte qui se tissait au fur et à mesure des séances de répétitions. Une méthode de travail que le metteur en scène affectionne mais qui n'est pas applicable à toutes les créations et qu'il n'a notamment pas utilisé pour ses deux spectacles suivants, Le cercle des Illusionnistes et Edmond.
Si Alexis Michalik a fait un sacré bout de chemin depuis cette première expérience au Théâtre 13, il y revient aujourd'hui. Le projet est -évidemment- différent mais la méthode utilisée est la même. Dans un décor simple, un espace presque vide délimité par quatre bande blanches (les influences brookiennes de Michalik ne sont jamais très loin), le projet, intitulé Intra Muros, met en lumière la rencontre d'un metteur en scène avec des détenus d'une maison centrale. Autour de ça, Michalik a construit une histoire à tiroirs qui, comme toujours, n'a de cesse de nous étonner et de faire de nous des spectateurs ébahis et sans cesse dupés.
Le spectacle, inspiré d'une réelle rencontre entre Michalik et des prisonniers, a été conçu autour de réponses imaginées à des questions qu'il n'a pas eu le temps de leur poser. Inspirée de conversations nourries de films, de débats sur le quotidien et le temps, sur la raison de la détention, la pièce se situe en prison, entre les murs. Entre les murs qui séparent ces hommes du monde libre et qui les différencient du metteur en scène venu leur donner un cours de théâtre.
Une rencontre se fait donc, dans cet espace clos, éclairé d'une lumière froide. Richard, le metteur en scène (Paul Jeanson), tente de tisser des liens avec deux détenus venus assister à son cours. Deux, ça fait pas beaucoup, mais bon, il s'en accommodera. Le premier détenu, Kevin, prend la parole. Et si il racontait un souvenir d'enfance ? C'était déjà trop en demander. Nous voici parti de flash-back en flash-back, racontés d'une manière très cinématographique - une marque de fabrique chez Michalik. Avec une énergie folle, le spectateur fait connaissance du personnage. Puis vient le tour des suivants, chaque personnage a droit à son histoire. Des histoires qui en appellent d'autres. Et ainsi de suite.
La bobine se déroule, l'histoire se tisse sous nos yeux d'abord totalement naïfs. Puis, tout se dessine. D'une main de maître, Alexis Michalik a, une nouvelle fois, créé une pièce unique en son genre, où costumes et perruques défilent à la vitesse d'une page qui se tourne, d'une caméra qui enregistre. C'est fort. C'est très très fort. Et on ne voudrait que cela ne finisse jamais.
Infos pratiques :
Intra Muros au Théâtre 13, du 9 mars au 16 avril 2017.
Du mardi au samedi à 20H, le dimanche à 16H.
Tarifs : de 7 à 26€
Réservations : 01 45 88 62 22
Dates et Horaires
Du 9 mars 2017 au 16 avril 2017
Lieu
théâtre 13
24, rue Daviel(sf sam et dim), ou par la dalle piétonne face au n° 100 de la rue de la Glacière.
75013 Paris 13
Tarifs
TP : 27€