En 2004, la dramaturge et écrivaine autrichienne Elfriede Jelinek recevait la plus haute distinction en matière de littérature, un Prix Nobel. Connue pour ses œuvres engagées, critiques, dénonciatrices d'inégalités sociales ou genrées, Elfriede Jelinek s'est notamment distinguée dans l'écriture de pièces de théâtre. En 2013, elle publie Schatten (Eurydike sagt), une réécriture du mythe d'Orphée et Eurydice dans la lignée de ses travaux précédents sur les mythes féminins.
Dans le monde de Jelinek, Eurydice est une femme d'aujourd'hui, dominée par un homme machiste, égoïste et possessif. La mort apparaît à Eurydice non plus comme la séparation terrible que le mythe laisse croire en ne se préoccupant que de l'opinion d'Orphée, mais comme une délivrance. Eurydice y trouvera sa liberté, enfin, son indépendance.
La britannique Katie Mitchell, particulièrement sensible aux questions féminines et à la place de la femme dans la société, poursuit elle aussi son exploration de la position de la femme (ndlr : elle présente d'ailleurs au même moment au Théâtre des Bouffes du Nord dans une adaptation libre de La Maladie de la mort de Marguerite Duras) avec les outils qui sont peu à peu devenus communs dans son travail : du multimédia, un dispositif large pour aller au plus près des acteurs. Avec la Schaubühne de Berlin, elle questionne au Théâtre de la Colline la liberté prochaine d'Eurydice, son espace à elle et sa chambre à soi, celle qui l'attend dans l'au-delà.
Infos pratiques :
Schatten (Eurydike sagt) au Théâtre de la Colline, du 19 au 28 janvier 2018.
Du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30, et le samedi et dimanche à 15h30.
Tarifs : de 10 à 30€
Réservations : 01 44 62 52 52
Dates et Horaires
Du 19 janvier 2018 au 28 janvier 2018
Lieu
Théâtre National de la Colline
15/17 rue Malte Brun
75020 Paris 20
Tarifs
TP : 30€