En s’inspirant du livre Le Corps plein d’un rêve et la pièce radiophonique Les 7 vies de Patti Smith de Claudine Galea, le metteur en scène Benoît Bradel tente de donner corps et âme à une des grandes icônes du rock, la musicienne et écrivaine Patti Smith.
Pour l’incarner, ce monstre du rock, cette poétesse accomplie, cette inspiration pour bien des générations après elle, c’est la comédienne Marie-Sophie Ferdane, parfaite dans le genre, qui s’y attaque. Voix rauque, une présence qui en impose. Avec habilité, la comédienne passe d’une femme à l’autre, d’une ado timide qui adore Patti pour tout ce qu’elle représente de liberté et d’androgynéité et de la Star en question, enfilant lunettes de soleil et marcel blanc pour coller au plus près du personnage.
On y croirait presque, il ne manque pas grand-chose pour qu’on se sente projeter dans le New-York des années 70. Un pas grand-chose qui réside peut-être dans une nonchalance exacerbée des musiciens derrière la comédienne, dans trop de langueur globale, comme si le rock n’était que de ça composé.
Inspiration new-yorkaise toujours, du côté de la metteuse en scène et artiste résidente au 104 Clara Le Picard, mais cette fois-ci, c’est un lieu qui inspire. Ca aurait pu être le Chelsea Hotel où l’on croisait dans les couloirs Patti Smith justement, et son compagnon de l’époque Robert Mapplethorpe, Allen Ginsberg, William Burroughs, Jimi Hendrix, Charles Bukowski ou Janis Joplin.
On y croisait aussi à l’occasion, Andy Warhol. Et c’est à lui que s’est intéressé Clara Le Picard, pape du pop art et particulièrement à sa Silver Factory, son lieu de création, d’expérimentation, de tournage, de vie.
Les comédiens Valentine Carette et Frank Williams tentent, dans un spectacle sonore et visuel, de faire revivre l’esprit du lieu, son grand écart constant entre underground et paillettes, sa créativité. Si certaines musicales reprises nous charment (Downtown de Petula Clark, Mother's Little Helper des Rolling Stones), cette fois-ci, le tout manque de consistance. On passe à côté et c’est dommage.