Jusqu’au 19 novembre, le Théâtre de Vanves présente en ses lieux une pièce signée Christopher Marlowe intitulée Massacre à Paris.
Christopher Marlowe (1564-1593) était un dramaturge anglais. Très actif au sein du théâtre élisabéthain, il est principalement connu par le public pour sa pièce maîtresse intitulée «
La Tragique Histoire du Docteur Faust », écrite en 1589. Contemporain du grand
William Shakespeare (unique dramaturge élisabéthain de notoriété publique), Marlowe reste quelque peu connu pour sa maîtrise du pentamètre iambique (chaque vers du poème comporte cinq pieds) et pour sa mort entourée de mystères alors que sa participation à des affaires secrètes et religieuses peine à être prouvée.
Un Massacre à Paris est sa sixième et dernière pièce, une pièce majestueuse retraçant les évènements tragiques de la Saint-Barthélemy, jusqu’à la mort d’Henri III. Adaptée par Irène Favier, on crie à la réussite, épaulée par une troupe des plus talentueuses.
Au commencement de cette pièce, catholiques et protestants (respectivement vêtus d’or et de bleu) semblent pouvoir, enfin, trouver un terrain d’entente sur le sol français : le mariage de
Margot, fille d'
Henri II et de
Catherine de Médicis, avec
Henri de Navarre pourrait signifier la fin des guerres de religion qui font rage sous le règne de Charles IX, frère de Margot. Cependant, dès la nuit suivante éclate
la Saint-Barthélemy, avec son lot de tueries, de sang et de terreur. Commandité par de
Guise, le massacre de la Saint-Barthélemy (ou Massacre de Paris) mènera à l’assassinat de
Gaspard de Coligny et d’un nombre important de protestants.
C’est sur cette intrigue sanguinaire que les lumières s’éteignent. La pièce est lancée, et l’intrigue est placée. La compagnie
Les Ehontées, menée par leur metteur en scène
Irène Favier, se place ici en historienne déjantée. De protestants en catholiques, ils retournent leur veste (dans tous les sens du terme) avec stoïcisme, afin de se fondre dans plusieurs personnages différents. Ils bondissent du traître au cœur simple, du roi au paysan.
Au cœur de cette troupe dynamique, on ne peut s’empêcher de remarquer
Grégoire Leprince-Ringuet. L’année dernière déjà, on le découvrait au cinéma en
Prince de Montpensier, digne soldat de Charles IX (dont il est aujourd’hui l’interprète) et fidèle rival du Duc de Guise, pour des raisons sentimentales, cette fois-là (le Duc de Guise, joué par
Gaspard Ulliel, étant éperdument amoureux de la Princesse de Montpensier, Marie). Des affinités particulières avec l’époque ? En tout cas,
Leprince-Ringuet (à la fois Charles IX ou Henri III chez Christopher Marlowe) mène ses très talentueux compagnons dans une envolée historique digne de son propre nom. Des pantins à la tête couronnée aux batailles sanglantes à distance, en passant par les linges et les chemises maculés d’un sang jamais suffisant, la scénographie est épatante.
Avec humour parfois, la troupe pousse cette sanglante époque jusque dans l’ironie. Avec anachronisme, le vocabulaire parfois, leur échappe. A coup de gospel, ils caricaturent les religions, celles qui ont fait tant de mal jadis.
En résumé, on se régale devant ces 6 acteurs pleins d’entrain, de mimiques et de justesse. Cette histoire de France, débordante de rebondissements tragiques et puissants, nous entraîne dans une pièce aux multiples virages passionnants.
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jeudi 17 novembre,
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vendredi 18 novembre,
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samedi 19 novembre