Le 25 août 1944, les Alliés arrivent aux portes de Paris. Peu avant l'aube Dietrich von Choltitz, Gouverneur du Grand Paris, se prépare sur ordre d'Adolf Hitler à faire sauter la capitale. Les mécanismes sont prêts, les horloges enclenchées. Pourtant, au matin, la ville est intacte. Pourquoi ? Quel est cet élément déclencheur qui a permis d’éviter un massacre de plus de 2 millions de civils ?
Cyril Gély imagine une rencontre qui changera le cours de l’Histoire. Celle de von Choltitz, serviteur sans failles du IIIème Reich, fils de soldat prussien, héros des campagnes de Pologne et de Hollande et de Raoul Nordling, Consul Général de Suède à Paris. L’affrontement semble perdu d’avance, les arguments inutiles face à la froide détermination de ce monstre énergique et écrasant.
Porté avec une maîtrise constante par Niels Arestrup et André Dussollier, le duel s’engage dans une chambre d’hôtel. Froideur implacable contre raison et mesure. L’intérêt majeur de ce très beau pari scénographique et littéraire tient moins au suspens de son épilogue qu’à la liberté d’interprétation théâtrale qu’il autorise. Les dialogues font mouche, traquent l’instant où tout bascule, où l’assurance s’effrite, où les idéaux s’effondrent et où l’humain transparaît.