Trahisons d'Harold Pinter au Proscenium : notre critique

Par · Publié le 16 décembre 2014 à 11h28
Trahisons est une pièce d'Harold Pinter, Prix Nobel de littérature et dramaturge anglais. Elle a été présentée pour la première fois en 1978. Jouée du 23 novembre au 14 décembre 2014 au théâtre Proscenium, elle reviendra en 2015 sur les planches du même théâtre. Une excellente adaptation.

Trahisons raconte l'histoire d'un triangle amoureux. Deux amis éditeurs couchent avec la même femme, l'un est son mari, l'autre son amant. Le génie de la pièce repose sur une temporalité inhabituelle : au lieu d'avancer dans le temps, on recule, pour petit à petit se rendre compte que ces trois relations (ami-ami, amant-femme et mari-femme) sont fondées sur des mensonges accumulés. 

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Notre avis sur la pièce : 

Le texte d'Harold Pinter paraît simple mais ne l'est pas. Chargé de snobisme, de références à la poésie en prose et en vers, à Venise, au milieu de la littérature, il suppose beaucoup de subtilité de la part des comédiens.

Ici, ils sont très bons : Gilles Darras, Annmarie Petit et Michel Barroco incarnent les trois personnages avec aisance et fluidité. On ne se perd pas dans les dialogues bourgeois de trois individus cultivés, non : on est emporté dans leurs histoires amoureuses. Naturels, les comédiens mettent parfaitement en valeur le nœud de l'intrigue, à savoir comment la trahison s'installe, subtilement, dans les rapports humains, et dupe chaque personnage. Gilles Darras incarne le mari avec style : cet éditeur trompé par son meilleur ami et sa femme se drape dans une élégance exubérante, où il jauge le monde du haut de son menton relevé, tel Balzac sculpté par Auguste Rodin. 

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La mise en scène de Christine Fodor suggère la vie bourgeoise des protagonistes : ils se servent des verres d'alcool, évoluent autour du décor avec tout le poids de leur pouvoir. Et pourtant, la petite scène du Proscenium ne fait que mettre en valeur leur petitesse et leur faiblesse : si fiers de sortir des plus grandes universités du monde, si glorifiés par leur existence culturelle, les personnages ne sont que gargarismes et tromperies. Ils sont bien peu de choses, finalement. 

Des interludes musicaux insufflent de la mélancolie à l'ensemble. On ressort du Proscenium conquis par cette adaptation, mais légèrement inquiets quant à nos rapports humains... En tout cas, c'est une réussite. 

Informations pratiques :

Trahisons au Proscenium, 2 passage du Bureau, Paris 11ème
Reprise en 2015
Réservations et renseignements au 01 40 09 06 77 

Informations pratiques

Lieu

2 Passage du Bureau
75011 Paris 11

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Reprise en 2015.

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