Mes dimanches se suivent, et bien souvent se ressemblent. Sur les quarante-huit jours du Seigneur que compte le calendrier, plus de la moitié prennent des airs de déjà vu. Tout commence par une invitation au réveil jouée par les cloches de l'église voisine. Une mélodie certes habituelle, mais bien agréable pour se lever en douceur.
Vient ensuite un copieux petit-déjeuner maison digne des plus grands festins de l'Histoire. Le reste de la journée se veut plus traditionnel avec un repas en famille qui se poursuit jusqu'au début de soirée. Le temps de rentrer chez moi, ma montre indique vingt heures. Petite douche, et hop, télévision au lit pour ne pas manquer le magazine Capital sur M6. Décidément, mes dimanches n'ont vraiment rien d'excitant. Ce constat inquiétant m'a alors plongé dans une auto-analyse sans retour possible : « Pourquoi mes dimanches ne prennent jamais des airs de samedi ? Comment faire pour sortir de ma routine dominicale ?... ».
C'est un soir, devant la télé - que ferais-je sans elle -, que j'ai découvert les Pastas Party. Un reportage sur France 3 faisait l'éloge de ce concept. En deux temps trois mouvements, j'étais connecté sur leur site. Le mécanisme était en marche. « Il faut que je teste, il faut que je teste », me répète-je à tout va. Ce n'est que récemment que je me décidai. Le dimanche 25 avril 2010 sera à jamais associé au jour où j'ai testé les Pastas Party.
Le rendez-vous est fixé à 19h30 précises dans un bar à Châtelet. Rue des Lombards, pour être exact. Je me dirige vers le numéro 64 avant d'y entrer. Là, Laurence, l'une des responsables de Pastas Party est à l'accueil. Elle vérifie si je suis bien noté comme participant et m'explique en quelques mots le déroulement de la soirée. Très vite, on me présente ma référante. Forte d'une ou plusieurs expériences au sein des soirées Pastas Party, celle-ci est en quelque sorte le lien entre les différentes personnes inscrites. Elle veille à assurer le bon déroulement de la soirée en facilitant les présentations et les échanges.
En ce qui me concerne, une certaine Stéphanie porte ces habits. Elle m'introduit auprès de ma future table, trois femmes et trois hommes, parmi lesquels Chloé, Estelle, Claire, Nicolas, Fabien, et Benoit. Nous nous tenons debout et prenons l'apéritif. Les discussions vont bon train et les interactions habituelles sont de coutume. Prénom, âge, métier, pourquoi être venu... Bref, des premiers pas logiques. L'heure de passer à table sonne. Quelque huit tables de huit personnes sont réservées pour l'occasion.
Chacun rejoint donc celle qui lui a été indiquée. Je retrouve ainsi mes partenaires de soirée à la table Canelloni. La composition des espaces dînatoires est fonction de l'âge, mais d'autres critères sont certainement pris en compte par les organisateurs. Stéphanie organise un petit tour de présentation où chacun peut se dévoiler. C'est l'occasion de découvrir un peu plus les personnalités. Certains sont bavards, d'autres réservés, quelques unes timides ou plutôt extraverties... Loin de moi l'idée de juger. Je trouve au contraire bien sympathique le fait de découvrir de nouvelles personnes. Je m'intéresse à elles tout en n'oubliant pas d'observer. Ma voisine de gauche, Chloé, semble distraite. Depuis le début de la soirée, elle ne peut s'empêcher de se retourner et de regarder je ne sais où. J'apprendrai un peu plus tard, après un petit rapprochement et surtout quelques verres, que Mademoiselle en pinçait pour le photographe de la soirée.
Pendant ce temps, elle-même ne se rendait pas compte qu'elle suscitait l'intérêt de nombreux prétendants à notre table... dont moi, mais pas seulement. De mon côté, je parle beaucoup avec la maîtresse de table. Stéphanie en est à sa troisième Pastas Party. Elle me confie qu'elle n'a pas encore trouvé celui qui fera chavirer son cœur. Pourtant j'ai l'impression de l'intéresser. Tout ça ne restera que supposition... Quoi qu'il en soit, ma table est vivante. Certes moins extravertie que celles à l'étage, mais l'ambiance est conviviale. Je regrette de ne pas avoir plus échangé avec Estelle. Située à l'autre bout de la table, il m'a été difficile de lancer une discussion. D'autant que Benoit monopolise la parole. Ce passionné d'animation japonaise, au combien sympathique, ne laisse aucune chance à celle ci de lui répondre.
Le panel des célibataires est à son paroxysme. On sent les caractères des participants, et déjà une première idée quant au devenir d'éventuelles retrouvailles est perceptible. Je sais pour ma part que Claire n'a pas pris plaisir à dialoguer avec moi alors que Stéphanie et Chloé ont semblé enthousiastes. Estelle, quant à elle, a plutôt l'air de se demander ce qu'elle fait là. Tout cela pour dire que les ressentis sont divers et variés. Les Pastas Party, c'est avant tout un dîner convivial au cours duquel vous rencontrez des personnes que vous n'auriez pas forcément connues en dehors de ce contexte.
Un quiz musical par équipe ponctue la soirée. Je termine mon éclair au chocolat et mon Paris Brest avant d'aller danser. La piste est bien vide ce soir, les participants préférant, semble-t-il, rester attablés. A la Canelloni, je ne constate aucune attraction particulière réciproque entre les célibataires. Le feeling peut passer, ou ne pas prendre. Comme dans la vie de tous les jours, et comme dans tous les domaines, il y a des rencontres que l'on aimerait prolonger, d'autres que l'on a envie d'écourter. Les Pastas Party changent des dimanches soir à la maison. Loin des clichés ou autres préjugés, on y passe avant tout une très bonne soirée en bonne compagnie. Ma table a prévu de se revoir prochainement. Je crois d'ailleurs que je viens de recevoir un e-mail...
Infos et Inscriptions sur le site Internet des Pastas Party.
© Crédits Photo : Pastas Party/Mathieu Charreyre