On le sait bien, Anne Hidalgo est en guerre contre les voitures la pollution, et ce mardi 17 septembre 2019, elle arrive avec de nouvelles armes : une carte de Paris de la pollution avec les taux de pollution en direct, pour laisser tout le monde observer la concentration de ces nuisibles invisibles. Oui, quand on voit un brouillard sur Paris, c'est déjà bien trop tard !
Tout cela peut être observé d'un coup d’œil grâce à 3 cartes, mises à disposition des parisiens avec les données collectées par Airparif. Les données de Airparif sont en libre service depuis plus d'un an, mais elles sont rendues plus visibles grâce à des cartes lisibles et précises accessibles depuis le site internet de la Mairie de Paris. "Si on ne le montre pas, on est coupable de cacher une vérité" déclare Anne Hidalgo.
Si le trafic est en baisse sur Paris, avec -30% depuis 2001, il reste de nombreuses zones et il ne reste que "700.000" parisiens exposées à des niveaux très élevés de dioxyde d'azote, selon la présidente de l'APUR. On note que l'ozone est en hausse significative, mais cela serait dû au réchauffement climatique.
Sur la carte principale, la Mairie de Paris a voulu permettre aux parisiens de contrôler en quasi-direct la concentration des particules fines PM 10 (de diamètre inférieur à 10 micromètres) et PM 2,5 (inférieures à 2,5 µm), dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3) et l'indice de pollution selon les références européennes (de 1 à 100). Les données sont mises à jour toutes les deux heures.
Ces données proviennent des 70 stations de mesure d'Airparif constituées d'une cinquantaine de stations automatiques permanentes et plus d'une dizaine de stations semi-permanentes à proximité du trafic réparties sur 100 km autour de Paris, et récoltant les données toutes les 15 minutes. Seul hic ? Elles ne permettent pas toutes de mesurer les taux de PM 2,5.
Aussi, la mairie a mis en place un système expérimental, Pollutrack, qui récolte des données de manière mobile grâce à des capteurs installés sur 400 voitures électriques (dont 100 VTC). Les capteurs mesurent la pollution à chaque seconde, avec une précision de 100 mètres.
La carte est encore "en cours de validation scientifique" mais serait une aubaine pour contrôler les taux de PM 2,5, les plus dangereuses pour la santé car elles pénètrent plus profondément dans l’organisme. Selon Anne Hidalgo, "300 bouches du métro rejettent des particules fines à des niveaux de danger exceptionnel, on voit des enfants jouer au dessus, surtout pas, c'est d'une dangerosité inouïe".
La dernière carte permet de surveiller l'indice de pollution estimé pour le lendemain, par arrondissement. Si ces cartes sont déjà bien complètes, permettant une visibilité rue par rue, le CNRS va aller plus loin et proposer une analyse de la pollution en 3D dans les mois ou années à venir.
Après avoir vu ces cartes, pas la peine de déprimer : des solutions existent, comme réaffecter des kilomètres de voiries en parcs avec des points d'eau pour attirer les poussières et les particules. La Mairie de Paris commence déjà à trouver des mesures à mettre en place avec les différents acteurs très polluants.
A noter, une étude du CNRS avec l’association Respire sur la pollution dans le métro (et dans le RER) est attendue dès mercredi 18 septembre 2019, en pleine Journée nationale de la qualité de l'air.
Site officiel
capgeo.sig.paris.fr