Amazon ne peut pas plaire à tout le monde. Alors que les Français entament leur troisième jour de confinement, le ministre de l'économie Bruno Le Maire s'est dit "prêt à regarder" la question de la réouverture des librairies dans l'Hexagone. Interrogé ce jeudi 19 mars 2020 au matin sur France Inter, le membre du gouvernement ne "voit pas pourquoi Amazon récupérerait le marché" au détriment des librairies.
Quelques heures avant l'annonce des consignes de confinement par le président de la République lundi 16 mars 2020, le géant de Seattle annonçait dans un communiqué "une hausse significative de la demande" depuis le début de la propagation de l'épidémie de Covid-19, avec comme conséquence des besoins en personnel "sans précédent pour cette période de l'année".
Sauf que l'heure n'est pas à la réouverture. Depuis le début de la semaine, la France se confine pour endiguer l'épidémie due au coronavirus. Ainsi, seuls les commerces de nécessité peuvent ouvrir leurs portes. Le ministre affirme que "les librairies sont un commerce de nécessité", au même titre qu'un bureau de tabac, une pharmacie ou un supermarché. Parce que "c'est un lieu culturel", chaque librairie devrait pouvoir, selon lui, rouvrir.
Alors forcément, à certaines conditions : Bruno Le Maire rappelle dans la même interview que "le principe-clé c'est la sécurité sanitaire". Et comme la librairie reste un lieu d'échange et de partage, la question qui se pose désormais au gouvernement concerne les consignes sanitaires : comment rouvrir les librairies en garantissant des règles de sécurité sanitaire suffisamment efficaces ? Une nécessité bien ancrée dans l'esprit du patron de Bercy, puisqu'il précisait dans le même temps que le premier ministre et le ministre de la culture regardaient les "règles strictes qui permettraient aux librairies de continuer à ouvrir".
Mais alors, en tablant sur l'hypothèse d'une réouverture des librairies, quelles seraient les consignes sanitaires à respecter scrupuleusement ? Pour les librairies, pas d'exception : il faudra se plier à des "règles strictes", comme par exemple des clients qui viendraient "un par un", en se contentant "d'acheter le livre et de ressortir immédiatement". Des conditions qui restent, d'après ses propos à définir.