Après la polémique, le gouvernement supprime sa page "désinfox coronavirus"

Par · Publié le 5 mai 2020 à 19h38
Dans un contexte de crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19, le gouvernement a souhaité lutter contre les fake news par la mise en place du site internet "désinfox coronavirus". Après que le Syndicat des journalistes ait saisi le Conseil d'Etat, le ministre de la Culture a annoncé ce mardi 5 mai 2020 le retrait de la page web.

Le gouvernement revient sur sa fausse bonne idée. Ce mardi 5 mai 2020, le ministre de la Culture Franck Riester a annoncé lors d'une audience de l'Assemblée Nationale le retrait de la page "désinfox coronavirus". Mise en place par l'exécutif afin de lutter contre la désinformation, l'espace que l'on pouvait trouver sur le site du gouvernement relayait les articles censés rassembler les "fact-checking" d'une partie des médias à propos de la pandémie. Face à la levée de boucliers des rédactions et du Syndicat des journalistes - qui avait même saisi le Conseil d'Etat à ce sujet- , le gouvernement fait marche arrière.  

A l'origine de la polémique, un tweet de Sibeth Ndiaye. Jeudi 30 avril 2020, la porte-parole du gouvernement précisait qu'étant donné que "la crise du Covid-19 favorise la propagation de fake news", elle estimait "nécessaire de se fier à des sources d'informations sûres et vérifiées". Et pour aider les citoyens à s'y retrouver dans cette masse difforme d'informations, quoi de mieux que l'aide du gouvernement ? La proche d'Emmanuel Macron oublie au passage l'indépendance sacro-sainte du 4ème pouvoir qu'est la presse.

D'après le ministre de la culture, l'initiative "ne représentait évidemment pas un objectif de tri d'articles ou d'informations". Sauf que le bon sens du gouvernement n'a pas tenu longtemps contre la polémique, particulièrement inutile en ces temps troubles. Lundi 4 mai, le Syndicat des journalistes déposait en urgence un recours devant le Conseil d'Etat, "afin de faire cesser immédiatement l'atteinte grave et manifestement illégale portée au principes de pluralisme dans l'expression des opinion et de neutralités de autorités publiques". En rappelant à la fin que "l'Etat n'est pas l'arbitre de l'information". 

Informations pratiques
Commentaires
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche