La très puissante association de consommateurs UFC-Que Choisir vient d'assigner, ce 19 mai, 20 compagnies aériennes devant le Tribunal Judiciaire de Paris; ces dernières ayant refusé de rembourser aux clients leurs vols annulés en raison de l'épidémie de Coronavirus, leur proposant à la place un bon d'achat. Parmi les compagnies assignées, Air France-KLM, Lufthansa, Emirates, EasyJet, Ryanair, ou encore Vueling.
Pourtant, la Commission Européenne avait déjà tranché, à la fin du mois d'avril, imposant aux compagnies aériennes de rembourser leurs clients plutôt que de leur proposer un simple avoir, rappelant par la même occasion que le refus de proposer un remboursement contrevenait à la réglementation européenne. 57 compagnies aériennes avaient déjà été mises en demeure par UFC-Que Choisir pour cette même raison, fin avril.
Suite à cela, Air France-KLM et d'autres compagnies aériennes avaient affirmé proposer désormais le remboursement à leurs clients, mais l'association de consommateurs parle de déclarations en "trompe-l’œil".
Air France limiterait en effet le droit au remboursement aux vols annulés après le 15 mai uniquement, une pratique inacceptable d'après Que Choisir : "Il n’est pas acceptable que les consommateurs subissent une discrimination selon la date d’annulation, cette dernière étant qui plus est fixée discrétionnairement par la compagnie aérienne."
D'autres compagnies aériennes ont, par ailleurs, accepté de rembourser les passagers dont les vols ont été annulés, mais "en suspendant le paiement jusqu’à une date indéterminée, voire après la fin de la crise sanitaire." De plus, "la majorité des transporteurs persiste à imposer des avoirs, au mépris de la réglementation", faisant "croire aux consommateurs que la situation particulière de pandémie leur permettrait de ne proposer qu’un bon d’achat" souligne UFC-Que Choisir.
Selon UFC-Que Choisir, ces compagnies aériennes "violent délibérément les droits des passagers" et "font naître un sentiment de défiance qui n’aidera pas au redémarrage de leur secteur."
Concernant l'assignation au Tribunal Judiciaire de Paris, l'association de consommateurs ne demande pas de dommages et intérêts. Elle souhaite seulement que le tribunal impose aux compagnies aériennes de respecter la loi et que ces dernières proposent également des bons d’achat "plus attractifs" que ceux actuellement proposés, "garantis contre toute faillite éventuelle", et qui offrent "aux passagers une large souplesse dans leur utilisation."