C'est l'un des artistes africains qui a le plus contribué au rayonnement de la musique de son continent à travers le monde. Le musicien et chanteur guinéen Mory Kanté est mort ce vendredi 22 mai, à l'âge de 70 ans. Dans un communiqué adressé à l'AFP, son fils précise que l'artiste est parti "vers 9h45 ce matin à l'hôpital sino-guinéen". Depuis quelques années, il "souffrait de maladies chroniques et voyageait souvent en France pour des soins".
Sauf qu'en raison de l'épidémie de Covid-19, "ce n'était plus possible" précise-t-il. Parmi les proches du chanteur, la stupéfaction est de mise : "on a vu son état se dégrader rapidement, mais j'étais surpris car il avait déjà traversé des moments bien pires" continue-t-il. Mory Kanté a été l'un des précurseurs et sans doute le plus grand modernisateur de la musique mandingue, qui perpétue la tradition de chanson d'Afrique de l'Ouest.
Par ailleurs, celui que l'on surnommait "le griot électrique", du nom de l'instrument traditionnel dont il connaissait tous les secrets et qu'il a remis au goût du jour, avait fait parti du groupe "Rail Band de Bamako", accompagné de son ami Salif Keita. Avec des tubes comme "Yéké Yéké", son titre le plus connu, ou grâce à des albums reconnus comme "Akwaba Beach", sorti en 1987, il a tout au long de sa carrière tenter d'allier la musique traditionnelle de ses origines au courant électrique, né dans les années 50. Il est encore aujourd'hui l'un des artistes les plus "samplés" au monde.