A l'instar de nombreux autres secteurs, l'industrie du textile a été grandement touchée par la crise sanitaire et financière liée à l'épidémie mondiale de Coronavirus. L'entreprise de prêt-à-porter Camaïeu aura été l'une de ces entreprises frappées. Dans le rouge bien avant la pandémie, l'entreprise qui emploie 3900 personnes sur le territoire français a été placée fin mai en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lille.
"Lourdement impactée par la crise sanitaire et faute d’un prêt garanti par l'Etat (PGE) qui lui aurait permis de surmonter son impact sur l’activité, Camaïeu a été placée sous la protection du tribunal de commerce de Lille en vue de sa mise en redressement judiciaire", avait alors déclaré une source proche de la direction à l'AFP. "L'obtention d'un PGE aurait permis d'y faire face et de boucler le financement afin de poursuivre la transformation entamée en octobre."
Et la source de préciser : "L’entreprise avait commencé à mettre en œuvre son plan de transformation et un accord de financement était sur le point d’être conclu avec les actionnaires et les banques, mais la crise sanitaire a obligé le groupe à fermer brutalement plus de 800 magasins dans le monde. Son chiffre d’affaires a chuté de 95 %, soit un manque à gagner de 162 millions d'euros. C’est donc sous la protection du tribunal que pourront être explorées toutes les pistes, dont celle d’un plan de reprise."
Mais selon la CGT et son délégué Thierry Siwik, il s'agirait en réalité d'un "plan social déguisé" en place "depuis plusieurs années". "Chaque mois, depuis trois ans, on nous annonce, sous motif d'une baisse d'activité, entre quatre et cinq fermetures de magasins, cela évite de procéder à un plan social. Pour nous, ce placement en redressement judiciaire va servir à restructurer en profondeur l'entreprise et on craint de nombreux licenciements", a-t-il ajouté, affirmant que selon la CGT la crise sanitaire actuelle n'est "qu'un prétexte de la direction".
Quel sera alors l'avenir de l'enseigne ? Ce lundi 17 août 2020, on apprend que le tribunal de commerce de Lille a choisi la Financière immobilière pour la reprise de 511 magasins et 2 659 salariés, déclinant ainsi l'offre proposée par Camaïeu.