Anne Hidalgo se met encore un peu plus au vert. Depuis ce mardi 2 juin et la signature d'un accord entre la liste PS et celle d'Europe-Ecologie-Les Verts, la maire sortante Anne Hidalgo peut désormais compter sur les votes du parti écologiste avant le deuxième tour des élections municipales à Paris. Forte de ses résultats au premier tour du scrutin (29,33% des votes), organisé malgré les aléas de la crise sanitaire, l'élue socialiste espère bien rallier les 10,79% des votants ayant sollicité la liste d'EELV.
Forcément, lorsqu'on se souvient du score des listes Les Républicains de la candidate Rachida Dati à l'issue du premier tour (22,72%) ainsi que de ses difficultés à trouver des alliances, on imagine bien que tous les signaux sont au vert pour les représentants de "Paris en Commun". Des lumières qui pourraient même tourner au vert foncé, à en croire l'accord signé entre les deux partis, tant les concessions accordées par la Maire de Paris semblent s’accorder au programme écologiste.
En effet, si la politique menée par Anne Hidalgo ces dernières années trouve une résonance dans les valeurs chères aux écologistes, cet accord pourrait ressembler à s'y méprendre à un nouveau "green deal" pour Paris. À commencer par l'urbanisme, dont les trois grands projets actuellement en discussion au Conseil de Paris seraient entièrement remis à plat. D’ailleurs, c'était là l'une des dissonances majeures entre écolos et socialos avant l’alliance providentielle : accepter de réengager une concertation sur les trois grands projets immobiliers parmi les plus critiqués, par des élus Verts ou d’autres bords politiques.
Aussi, que ce soit pour la zone d'aménagement concerté Bercy-Charenton dans le 12e, déjà voté en 2018 mais dont le chantier n'a pas avancé d'un pouce, pour l'ancien terrain d'éducation physique de Ménilmontant dans le 11e ou encore pour celui de la friche Ordener-Poissonniers située dans le 18e (tous deux rejetés par EELV au Conseil de Paris), la maire a accepté les mesures proposées par la liste de David Belliard. À savoir que ces projets feront "l'objet d'une concertation citoyenne" comme le précise le candidat des Verts dans une interview au Parisien pour le complexe de Bercy, ou préserveront une importante part d'espaces verts concernant les deux terrains en construction.
Autre objectif de "Paris en Commun" et des Verts : diminuer la pollution à Paris. Et ce, même s'il faut qu’une rivière ressurgisse dans le 5e arrondissement de Paris. La Bièvre, l'un des affluents de la Seine, a été recouverte au début du XXe siècle pour devenir un cours d'eau industrielle extrêmement polluée. D’ailleurs, le candidat écologiste enthousiasme : "cette rivière enfouie sous le béton depuis un siècle va pouvoir renaître". Une annonce qui résonne comme une victoire, puisque les socialistes ont accepté de soutenir leur proposition et la construction d'îlots de fraîcheur, indispensables pour lutter contre le réchauffement climatique.
Enfin, c'est la publicité numérique qui devrait petit à petit disparaître en cas de victoire de l'alliance. Si les socialistes ont du mal à écarter d'un revers de main la manne financière apportée par les panneaux publicitaires présents un peu partout dans les rues de la capitale, ils ont tout de même convenu de faire pression sur les annonces les plus controversées (pour des voitures trop polluantes par exemple) et d'interdire les panneaux publicitaires numériques, dont la consommation énergétique apparaît trop importante à leurs yeux.