Pour que le scrutin du deuxième tour des élections municipales se déroule sans encombres à Paris, Rachida Dati - candidate Les Républicains à la Mairie de Paris - dégaine la casquette du brigadier sanitaire. Et son but est simple : rassurer les Parisiens sur l'organisation d'un second tour du scrutin en juin, quand bien même il coïncide tout juste avec la deuxième phase du déconfinement, qui doit être annoncée dès le 2 juin par l'exécutif. Alors même que la prudente majorité Parlementaire doit trancher en fin de semaine à ce sujet, elle espère que "toutes ces propositions rassureront les Français et permettront de voter dans le respect des règles sanitaires".
Deux jours après le presque feu vert du Conseil Scientifique, dont les conclusions d'un rapport de séance publié mardi confirment la possibilité de la tenue du second tour dès le mois de juin, et ce dans toute la France (sans évoquer les Zones Rouges ou Vertes), la candidate LR à la Mairie de Paris afflue dans le même sens et considère "qu'il est dangereux de suspendre trop longtemps l'exercice démocratique". Ainsi, elle liste dans une lettre adressée au Premier ministre et au Figaro les mesures de précautions sanitaires essentielles à ses yeux. Après avoir déjà envoyé ses recommandations pour sortir du confinement, elle insiste et récidive avant les municipales.
En tête de ces propositions, on retrouve l'accès au vote des "seniors". Pour cette population endiguée par l'épidémie, elle souhaiterait "envisager d'installer des bureaux de vote dans toutes les résidences seniors, et même de subdiviser les bureaux de vote actuels dans les équipements municipaux de proximité". De manière générale, afin de rendre le scrutin accessibles "aux personnes fragiles", elle considère "qu'aujourd'hui, seul le vote par courrier" leur permettrait "d'accomplir leur devoir citoyen sans avoir aucun contact avec une autre personne".
Enfin, la fidèle de Nicolas Sarkozy conclut sur le fait qu'il "est indispensable de proposer le recours au vote par courrier ou vote électronique", même si Paris n'est pas encore sorti de la zone rouge du déconfinement. Dans le but de renforcer les mesures sanitaires déployées lors du premier tour, elle imagine des garanties "comme proposer de pouvoir être muni d'au moins deux procurations pour voter par cette modalité", exigeant dans le même temps "une campagne d'information" du gouvernement à ce sujet. On rappelle qu'en France, un tiers de l'électorat est constitué de retraités. Et historiquement, la droite ne peut pas s'en passer...