Alors que le gouvernement doit se prononcer sur la possible tenue de second tour des municipales en juin avant le 23 mai, plusieurs maires de France ont signé une tribune visible dans les colonnes du JDD ce dimanche 17 mai. Ils en appellent à la tenue du second tour "avant la période estivale".
Pour eux, la tenue du second tour est obligatoire pour éviter qu'"il y [ait ]deux sortes de citoyens, ceux qui le 15 mars ont élu un maire et ceux qui se seraient déplacés pour rien."
Ils avancent des arguments économiques, comme le fait de pouvoir lancer des investissements avec le nouveau conseil municipal, et fustigent les coûts de la reprise du processus de vote depuis le 1er tour. "Comment les Français accepteraient-ils des dépenses nouvelles engendrées par de nouvelles élections, alors que ce financement serait bien plus utile pour compléter la prime dédiée aux personnels soignants?" s'interrogent-ils dans le papier, avant de critiquer "la perte de temps et d'énergie requise par une nouvelle campagne électorale, alors que la situation de notre pays exige une mobilisation totale.".
L'incertitude électorale aggraverait le redémarrage de notre pays : 70% de la commande publique sont réalisés par les communes et les intercommunalités, et 88% des intercommunalités sont bloquées pour l'installation de leur assemblée délibérante et être légitimes dans leurs investissements.
Dernier argument posé sur la table, celui de la réouverture des écoles : «On ne peut pas demander aux maires de rouvrir les écoles pour l'éducation et de les fermer pour les élections».
Le centre d’épidémiologie clinique de l’Hôtel-Dieu à Paris vient d'indiquer que les élections municipales n'auraient pas entraîné une accélération significative de la propagation du coronavirus sur le territoire, allant dans le sens de ces maires.
Seront-ils écoutés par le gouvernement ? Verdict dans la semaine, lors d'une intervention attendue par 4.816 maires et près de 25,5 millions de français, habitants des villes concernées.