« Dès demain, les 33 distillateurs agréés en France pourront collecter du vin et distiller », a confirmé Didier Josso, le délégué de la filière vins de l'organisme FranceAgriMer ce jeudi 4 juin 2020. Cette mesure exceptionnelle, autorisée par l'Union Européenne, devrait permettre aux viticulteurs de vider leurs cuves avant les prochaines vendanges et de renflouer leur trésorerie suite à la baisse des exportations de vin à l'étranger.
Déjà en avril, l'eurodéputé Eric Andrieu s'alarmait de la situation : "Le secteur du vin est en danger ! Confinement, fermetures des restaurants, des bars, des magasins, accès aux supermarchés limités: un milliard de litres de vin européen pourraient être perdus et avec eux le revenu de milliers de personnes. Il est impératif que ce vin, plutôt que d’être perdu, soit distillé. L’Union européenne doit en outre soutenir financièrement, avec le pouvoir national, ce processus de transformation. L’objectif est en tout cas clair : éviter le gaspillage et de très nombreuses faillites."
Grâce à cette autorisation, l'agence FranceAgriMer va ainsi indemniser la distillation de vin avec appellation à hauteur de 78 euros les 100 litres de vin (58 euros pour un vin sans indication géographique). Les viticulteurs ont jusqu'au 19 juin 2020 pour indiquer le volume qu'ils souhaitent distiller auprès de leur distillateur local. L'agence FranceAgriMer indemnisera les distillateurs qui seront chargés de répercuter les aides sur les producteurs.
L'alcool issu de ces distillations sera réservé à la pharmacie, les cosmétiques notamment pour la production du gel hydroalcoolique, mais aussi à l'industrie, pour la fabrication de bioéthanol. Cette mesure est aussi demandée par les producteurs de cidre, qui demandent également un plan de soutien d'un montant global de 22 millions d'euros. Ils ont environ 20 millions de litres de cidre à écouler, ainsi que 100.000 tonnes de pommes à cidre à retirer du marché.