Près de 16 millions d'électeurs sont invités à se rendre dans leur bureau de vote ce dimanche 28 juin 2020 pour participer à l'élection de leur maire. En effet, le second tour des élections municipales, qui aurait dû avoir lieu le 22 mars 2020 est reporté au 28 juin pour les 4.922 communes encore en ballottage. Comment va se dérouler ce second tour ?
Ce mercredi 17 juin 2020, à un peu plus de 10 jours du scrutin, le ministère de l'Intérieur a rappelé les règles inhérentes à ce second tour et précise, dans un communiqué, que "le Conseil constitutionnel, saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité, a reconnu qu'un motif impérieux d’intérêt général justifiait cette modification des opérations électorales."
Pour rappel, les députés avaient examiné, le vendredi 5 juin, un projet de loi sur le second tour des municipales. Quoi qu'il en soit, à ce jour, la situation sanitaire semble relativement stable en France et tout porte à croire que le second tour des élections municipales aura bien lieu comme prévu. Cependant, un report pourrait être envisagé au niveau local, sur certaines communes, si de nouveaux clusters venaient à apparaitre d'ici là.
Concernant le déroulé de ces élections, le gouvernement a envisagé de nombreuses options pour limiter le risque de propagation du virus et les rassemblements. Si on a tout d'abord pensé à mettre en place le vote par correspondance, cette alternative a finalement été écartée par l'exécutif. En effet, non seulement, cela engendrerait un surcoût estimé à 80.000 d'euros, à la charge de l'État, mais en plus, pour pouvoir le mettre en place, "il faudrait que les professions de foi soient toutes envoyées la semaine prochaine" estime Christophe Castaner.
Le vote électronique, sur internet, a lui aussi été écarté. À ce jour, les électeurs ne disposant pas d'identité numérique sécurisée, il n'est pas possible de mettre en place ce type de vote dans les délais impartis. Cependant, le ministre de l'Intérieur se dit prêt à ouvrir le débat : "Je suis prêt à ouvrir la concertation sur ces deux votes, en prévision de futurs scrutins".
Comment participer au scrutin si on est dans l'incapacité de se déplacer dans son bureau de vote ?
Afin de faciliter la participation aux élections, le gouvernement mise sur la procuration ! Toutes les procurations signées lors du premier tour des élections municipales restent valables pour le 28 juin. De plus, les électeurs peuvent, exceptionnellement, avoir deux procurations. C'est-à-dire que même s'ils avaient nommé une personne en mars dernier ils peuvent mandater quelqu'un d'autre pour ce nouveau scrutin. Seule condition indispensable "en raison d’un problème de contrôle du vote" : voter dans la même commune.
Et dans les bureaux de vote, quelles sont les précautions mises en place ?
Afin de protéger les assesseurs, au contact de nombreux votants, l'État prend en charge l'achat de masques, de gels hydroalcoolique, de stylos, de vitres en plexiglas… Comme lors du premier tour les cartes électorales et documents d'identité devront être présentés, mais ne seront pas manipulés par les agents. Pour rappel, la présentation de la carte électorale n'est pas indispensable si vous êtes bien enregistré sur la liste électorale et dans le bon bureau de vote. Votre pièce d'identité suffit à vous identifier.
Comment se déroule la campagne électorale ?
Dans un communiqué en date du 17 juin 20202, le ministère de l'Intérieur annonce la mise en place de "moyens alternatifs de campagne" tels que la "mise en ligne de (…) profession de foi validée par la commission de propagande sur le site https://programme-candidats.interieur.gouv.fr, consultable par les électeurs depuis le 15 juin."
D'autre part, concernant l'aspect financier, "les candidats bénéficient de moyens supplémentaires pour financer leur campagne, avec le remboursement d’une paire d’affiches supplémentaire (concomitamment au panneau supplémentaire), l’augmentation du plafond des dépenses électorales de 20 %, et l’allongement de la durée des prêts des personnes physiques de 18 à 24 mois."
Le ministre de l'Intérieur précise que dans les zones vertes, les candidats peuvent organiser des réunions publiques en respectant les gestes barrières et la distanciation sociale. En Guyane et à Mayotte, en revanche, il faudra attendre une autorisation préfectorale pour pouvoir organiser ce genre de meeting.