Dans sa circulaire de rentrée 2020, Jean-Michel Blanquer indique que tous les enfants « seront accueillis sur le temps scolaire », dans le respect des règles sanitaires essentielles. Pour le gouvernement, la priorité absolue de cette année scolaire 2020-2021 est « d’établir un cadre serein propice aux apprentissages et à la reprise de la vie collective », afin d’éviter le décrochage scolaire, et de rattraper les retards pris l’an dernier.
Il sera alors possible de recourir à l’école à distance de manière locale si les conditions de santé des élèves et des professeurs ne sont plus assurées selon un plan de continuité.
Pour consolider les apprentissages, des tests de positionnement seront mis en place du CP à la 3e, en plus des évaluations nationales déjà existantes. Ces tests auront pour but de détecter les enfants qui ont besoin de soutien, et de leur apporter un accompagnement personnalisé, tant pédagogique que social et psychologique.
Pour réduire les éventuels retards, l’enseignant reviendra sur les connaissances « réputées acquises dans le cadre d’une scolarité ordinaire » et nécessaires pour commencer l'année scolaire dans de bonnes conditions. Les professeurs trouveront les objectifs pédagogiques prioritaires sur leur espace educsol.
Le ministère va d'ailleurs proposer plus de 1,5 million d’heures d’aide au devoir supplémentaires entre septembre et décembre et des heures d’activités pédagogiques complémentaires (APC), avec une priorité pour les CP, 6e et 2nde, des classes réputées « charnière ». Des stages de réussite pourront être proposés à distance aux familles.
Pour les écoliers, les heures d’activités pédagogiques complémentaires (APC) sont destinées en priorité aux élèves qui maîtrisent le moins les compétences de l’année précédente.
Pour les collégiens, le dispositif Devoirs faits est renforcé. L’objectif est d’offrir à tous les élèves volontaires un service d’accompagnement aux devoirs et d’aider les élèves en difficulté avec 3 heures d’accompagnement aux devoirs par semaine, pour chaque élève (et 4 heures pour chaque élève de 6e sur la période septembre-décembre).
Pour les lycéens, le but sera d’éviter le décrochage pour assurer la formation jusqu’à 18 ans. Dans les lycées professionnels, des périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) seront possibles à partir du 7 septembre afin de permettre aux jeunes de « renouer avec la pratique dans un cadre professionnel ».
Augmenter le niveau général des élèves
Autre point important de la circulaire, l’élévation générale du niveau, pour « renforcer l’apprentissage des savoirs fondamentaux ». Pour ce faire, les professeurs seront formés en continu. L’accent sera mis sur les professeurs de l’école maternelle, qui bénéficieront d’une nouvelle formation. De plus, de nouvelles ressources pédagogiques seront mises à la disposition des professeurs.
Le ministère insiste : la maîtrise des langues vivantes est « une compétence essentielle pour la réussite des élèves ». La pratique de l’oral sera donc encouragée, avec le Grand oral pour les lycéens et des pratiques théâtrales pour tous les élèves.
L’enseignement des langues étrangères dès le primaire va être accru, puis au collège et au lycée, les classes européennes et les classes bilangues seront développées. En juin 2021, un test de positionnement en anglais, en ligne, sera réalisé par tous les élèves de 3e. De leur côté, les lycéens recevront une attestation de niveau en langue vivante A et B au moment du baccalauréat.
Autre connaissance « indispensable dans la vie personnelle, citoyenne et professionnelle » : le numérique. Cette année marque la généralisation du dispositif Pix dans les collèges et lycées. Une première campagne de positionnement sera faite pour tous les élèves à partir de la 5e, et une certification des compétences numériques obligatoire sera faite pour les élèves de 3e et de terminale.
En plus de ces compétences, les élèves seront poussés dans l’éducation physique et sportive (EPS), indispensable pour la santé des élèves, mais aussi à leur confiance en eux, leur esprit d’équipe, le respect des règles. L’art et la culture seront aussi poussés, pour la formation de l’esprit et le développement de la sensibilité des élèves qu’il offre. Les priorités du quinquennat sont « lire, chanter, regarder, s’exprimer à l’oral et développer son esprit critique ». L’année 2020-2021 sera spécialement consacrée au livre et à la lecture, mais les rectorats sont invités à ouvrir une chorale par école et par collège.
Il est primordial pour le gouvernement de bien préparer les élèves à la poursuite des études, en accompagnant les élèves dans leur projet d’orientation. Au total, 12 heures en 4e, 36 heures en 3e, 54 heures en 2de, 1re et terminale du lycée général et technologique et 265 heures sur trois ans au lycée professionnel seront dédiées à la découverte de métiers, de formations et de préparation à la poursuite de leurs études. Pour les lycéens défavorisés, cela passe par le programme « les Cordées de la réussite ».
Point important à rappeler : les élèves le désirant pourront changer d’orientation au lycée, jusqu’aux vacances de la Toussaint.
Transmettre les valeurs civiques
Jean-Michel Blanquer rappelle que le sens du projet républicain « pose comme principe l’égalité en droit de tous les citoyens ». Il nécessite que les enfants comprennent les devoirs qu’il implique, comme le respect des autres et le respect des institutions et des lois, dont le respect de la laïcité.
La lutte contre le racisme, l’antisémitisme, le sexisme, l’homophobie et la transphobie, en particulier, sont des priorités, à l’école comme dans toute la Nation. La lutte contre le harcèlement sera aussi une priorité, avec des référents harcèlement dans tous les départements et des numéros nationaux. Pour propulser l’idée d’une société de développement durable, les actions pédagogiques sont encouragées.
Dès le collège, les élèves sont invités à s’engager dans la vie de l’établissement, surtout en cette période sanitaire tendue. Cela « renforce la cohésion entre élèves et avec les équipes éducatives ». D’ailleurs, l’élection d’éco-délégués sera désormais obligatoire dans toutes les classes de collège et de lycée, et encouragées en CM1 et en CM2.
Les élèves sont aussi encouragés à faire un Service national universel (SNU), pour développer une culture de l’engagement et à accompagner l’insertion sociale et professionnelle des jeunes.
Pour éviter que les enfants en situation de handicap se retrouvent sans solution, 8 000 postes supplémentaires de AESH sont créés pour l’année prochaine, avec une politique de pré-affectation des AESH pour que les enfants disposent d’une aide dès leurs premiers moments à l’école.
Le ministère demande qu’une commission d’affectation spécifique se réunisse dans chaque département pour proposer une solution adaptée à chaque élève en situation de handicap, « d’ici la rentrée et autant que de besoin ». De plus, des pôles inclusifs d’accompagnement localisé (Pial) vont être mis en place pour deux tiers des collègues, afin d’offrir des « lieux de formation initiale et continue ».
« Plus que jamais en cette rentrée 2020, l’École de la République doit être à l’avant-poste du progrès social » conclut le ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Cela promet un grand chantier, surtout en cas de reprise du coronavirus.