Jean Castex s'est exprimé au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand lors de l'émission "L'invité de 8h20 : le grand entretien", mercredi 26 août 2020. Le premier ministre a fait sa rentrée politique et médiatique en expliquant ce qui attendait les Français pour cette rentrée 2020. Santé, économie, culture, travail... de nombreux sujets ont été abordés.
Jean Castex a adressé les craintes des Français et des professionnels de santé vis-à-vis de l'évolution de l'épidémie de Covid-19 : « Nous constatons, pas qu’en France, il y a une reprise de l’épidémie, la circulation virale. Il n’y a pas de quoi s’affoler, on n’est pas revenu à la situation du mois d’avril. Malgré tout, il y avait 1 000 cas il y a quelques semaines, maintenant 3 000, quelque chose se passe. Le critère le plus lourd, les réanimations, progresse mais légèrement. »
Face à cette hausse des contaminations, le Premier ministre rappelle à ses concitoyens l'importance du port du masque, pour la protection de tous. Voyant la montée en puissance du mouvement anti-masque, Jean Castex veut responsabiliser les Français : « Il faut expliquer à tout le monde que le masque est extrêmement utile. S’ils ne le croient pas pour eux même, s’ils se croient invincibles, qu’ils pensent aux autres, au personnel médical... [...] Ils ont tous des personnes vulnérables, âgées, dans leurs familles. Parce que soi-même on se sent invincible et qu'on a pas besoin de masque, on va aller contaminer les autres : non. J'appelle au sens des responsabilité. »
Jean Castex invite notamment les personnes à risque, comme les « personnes de plus de 75 ans, les personnes plus jeunes qui ont des pathologies lourdes, les personnes avec des diabètes importants, particulièrement vulnérables » à se protéger, en évitant les situations à risque.
Pas de masques gratuits
Pourtant, le chef du gouvernement rejette une fois encore la généralisation de la gratuité des masques. « Aucun pays au monde n'a généralisé la gratuité ; il y a des cas de masques gratuits, pour les personnes vulnérables au virus pour raisons médicales. Nous avons aussi mis en place un dispositif de distribution de masques pour les plus précaires par leurs revenus. On vient de distribuer 50 millions de masques à trois millions de familles, représentant neuf millions de personnes. »
La rentrée scolaire des écoliers, collégiens et lycéens n'inquiète pas Jean Castex. Il affirme que les établissements sont prêts à recevoir les élèves, même si ceux-ci ne recevront pas de masque gratuit, désormais obligatoire dans les collèges, lycées et universités : « Le masque n'est pas une fourniture scolaire, c'est un outil de protection. On cible les vulnérables à la maladie et les plus précaires. »
L'objectif du gouvernement pour cette fin d'année est d'éviter un reconfinement de la population. Le Premier ministre estime que nous devons désormais apprendre à vivre avec le virus. Il ajoute : « Il est aussi virulent, en tout cas aucun élément me permet de dire qu'il a baissé en virulence. Donc nous devons prendre des mesures, nous ne devons pas baisser la garde. Mais la vie doit être plus forte, vivre doit dire que nous allons tout faire pour que les Français reprennent le travail, l'école, leur vie sociale et culturelle le plus normalement possible. »
Les annonces pour l'économie et la culture
Du côté de l'économie, le Premier ministre a promis qu'il n'y aura pas de hausse d'impôts pour les Français à cause de l'épidémie. Le plan de relance économique, lui, sera présenté le jeudi 3 septembre 2020. Ce plan est déjà « absolument bouclé », selon le Premier ministre. La revalorisation de l'allocation de rentrée scolaire de 100 euros en faisait d'ailleurs partie et a été mise en place. Le reste du plan, qui devait être dévoilé lundi 24 août, sera finalement expliqué la première semaine de septembre.
Toujours en économie, Jean Castex a annoncé que deux milliards d'euros, sur les 100 milliards prévus pour le plan de relance, seraient alloués au secteur de la culture, qui « a beaucoup souffert de cette crise. » Le Premier ministre affirme que « l'Etat a développé des dispositifs forts et justifiés », encourageant les « Françaises et Français à aller au cinéma et au théâtre ». « Dans le plan de relance, la culture bénéficiera d'une dotation exceptionnelle de deux milliards sur les 100 milliards. S'il y a une spécificité française c'est que vivre avec le virus c'est aussi se cultiver avec le virus. »
Pour assurer la sécurité de tous, tout en relançant les activités culturelles, le gouvernement a décidé lors du Conseil de Défense que le port du masque serait obligatoire et systématique dans les cinémas et les théâtres. De plus, la jauge pour les événements publics et sportifs est maintenue à 5 000 personnes, sans dérogation préfectorale possible pour les « les départements rouges, c'est-à-dire où il y a une forte circulation virale. » Le chef du gouvernement a même évoqué le fait d'abaisser encore cette jauge et même d'interdire des spectateurs dans les stades ou lieux de spectacle, dans les départements à haut risque.