La chasse à la glu, c'est fini en France. Cette pratique, considérée comme « cruelle et inutile » selon la Ligue de Protection des Oiseaux, consiste à capturer des grives et les merles avec de la glu, principalement étalée sur des baguettes ou des branches d’arbres, puis de les placer dans une cage pour servir d'appât aux autres oiseaux, qui sont, eux, fussilés. Interdite dans toute l’Europe, cette pratique restait autorisée dans cinq départements du sud de la France à titre dérogatoire, dans le cadre de préservation de tradition.
Mais la France avait été mise en demeure par la Commission européenne pour infraction à la Directive Oiseaux sur la protection d’espèces menacées le 25 juillet 2019. Dans son avis, Bruxelles avait rappelé que « La France a autorisé plusieurs méthodes de capture d’oiseaux, comme la colle pour les grives et les filets et pièges pour les alouettes et les pigeons, qui ne sont pas des méthodes sélectives et sont interdites par la directive 2009/147 (la directive "Oiseaux")».
Selon cette dernière : «Les États membres peuvent déroger à certaines dispositions de la directive, mais seulement à certaines conditions strictes, qui ne sont pas remplies en l’espèce, notamment parce que la plupart des espèces capturées ne présentent pas un bon état de conservation. »
Emmanuel Macron avait donc décidé, le 26 août dernier, de suspendre cette pratique après avoir reçu le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen, en présence de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili. Et le 17 mars 2021, la Cour de justice de l'Union européenne avait sommée la France d'interdire cette pratique. « Un État membre ne peut pas autoriser une méthode de capture d’oiseaux conduisant à des prises accessoires lorsque ces dernières sont susceptibles de causer un préjudice non négligeable aux espèces concernées », a déclaré la Cour dans un communiqué.
C'est donc chose faite, à travers l'avis du Conseil d'Etat, qui explique que "ni le Gouvernement, ni la fédération de chasseurs, n'ont apporté de preuves suffisantes" permettant d'affirmer que d'autres espèces ne sont pas piégées ou que "les oiseaux capturés accidentellement ne subiraient que des dommages négligeables, une fois relâchés et nettoyés".