Fraîchement réélue, Anne Hidalgo inscrivait à l'ordre du jour du premier Conseil de Paris post-municipale le projet de "conférence citoyenne" pour le lancement du plan local d'urbanisme (PLU) de la Ville de Paris, qu'elle souhaite entièrement réviser. Cette semaine, les citoyens livrent aux élus une liste de trente propositions.
En effet, le projet de délibération sur la convention citoyenne figurait bien au programme de la liste Paris en commun, menée par le groupe socialiste en alliance avec Europe-Écologie Les Verts (EELV). La promesse de campagne stipulait que l'organisation d'une conférence citoyenne - à l'image de la convention engagée post-confinement pour le climat et l'écologie dont le rapport final a été adopté par l'exécutif - serait formellement engagée avant la fin de l'année 2020.
Pendant un mois, cent Franciliens tirés au sort (dont 70 Parisiens) ont élaboré une liste de solutions pour transformer durablement la ville, à l'horizon 2030. Pour alimenter leur réflexion, quelque 21 000 internautes ont voté sur le site idée.paris pour trier les 1084 propositions formulées. La Mairie de Paris a promis d'intégrer la liste définitive des propositions au PLU, sans changer la moindre virgule. Cependant, certaines propositions hors cadre devraient être intégrées à d'autres textes de loi, inclus dans les règlements sur les voiries, terrasse et publicité de la capitale.
Mais alors, comment se matérialisent ces propositions ? Aménagement des places de stationnement, végétalisation de l'espace public, jardins partagés, augmentation de la surface agricole urbaine... Autant de nouvelles idées, qui doivent permettre de sortir de l'ancien PLU, datant de Bertrand Delanoë, devenu "obsolète" selon Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris interrogé par Le Monde. La révision du PLU sera votée dès décembre 2020 par le Conseil de Paris, pour une adoption du texte prévu avant la tenue des futurs JO de Paris en 2024, d'ici 2023.
Sur le papier, les élus socialistes et verts considèrent que cette "étape participative est inédite et totalement innovante". Inédite oui, innovante un peu moins... Plus simplement, ce projet avait l'ambition de "mobiliser un panel représentatif de citoyens parisiens et du Grand Paris", afin de définir de manière "pertinente" les objectifs en matière d'urbanisation dans la capitale. La maire de Paris souhaite l'adoption d'un PLU "bioclimatique", qui s'adapterait à "l'urgence de la transition écologique" comme elle le stipule dans l'exposé des motifs.
Concrètement, c'est dans les constructions à venir et dans l'aménagement du territoire que le PLU "bioclimatique" serait déterminant. Comme le précise son premier adjoint Emmanuel Grégoire, le projet doit "insuffler un haut niveau d'exigence environnementale dans la conception même de la ville, dans tous les projets, et à toutes les échelles de son renouvellement". On rappelle que le PLU doit donner les orientations sur l'évolution de la ville à l'horizon des 10 ou 15 prochaines années.
Une page blanche sur laquelle les élus municipaux entendent bien inscrire leurs propositions en matière de construction neuve bas carbone et à énergie positive, ou de préservation d'espaces naturels en danger. Pour l'heure, les groupes socialistes et écologistes n'ont pas encore trouvé de consensus global et quelques divergences persistent. Dans tous les cas, la nouvelle mandature d'Anne Hidalgo commence sous de verts auspices.