Après Air France et Renault, le gouvernement souhaite désormais soutenir financièrement la SNCF, grandement touchée par la crise sanitaire, grâce à une aide de "plusieurs milliards d'euros" a annoncé Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports, dans une interview donnée au Figaro et parue ce jour.
En effet, la SNCF a subi, depuis un an, un gros manque à gagner avec près de cinq millards d'euros de pertes depuis les grèves de l'année passée jusqu'à la crise du Coronavirus, cette année, d'après Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF.
D'après le ministre, "Plusieurs options sont sur la table". Parmi ces dernières, "la recapitalisation du groupe ou la reprise d'une part complémentaire de la dette, par exemple". Mais "les arbitrages ne sont pas encore rendus" précise le ministre, et "si l'État investit des sommes considérables, il attend en retour que la SNCF ait une performance économique, environnementale et sociale de haut niveau".
"Nous souhaitons, que d'ici dix ans, le réseau ferroviaire soit modernisé; de telle sorte que l'on puisse faire circuler sans accroc des trains de voyageurs, de jour comme de nuit, ainsi que des trains de marchandises. Pour cela, il faut maintenir le cap de la réforme de 2018; c'est-à-dire un investissement de plusieurs milliards d'euros par an jusqu'en 2022 pour régénérer le réseau ferré" détaille Jean-Baptiste Djebbari. "Une aide suffisamment forte pourrait permettre à la SNCF de revenir à l'équilibre dans les meilleurs délais. En clair, il s'agit de ne pas se remettre à fabriquer de la dette."
Parmi les autres ambitions du ministre, "relancer le fret ferroviaire en France", "baisser les péages pour les entreprises qui opèrent sur le réseau national" et "relancer d'ici 2022 deux trains de nuit supplémentaires avec, pourquoi pas, un Paris-Nice pour commencer. L'État va d'abord financer la rénovation du matériel roulant existant avant d'envisager l'achat de nouvelles rames pour développer un réseau européen plus vaste à plus long terme."