L’Anses a rendu public, ce 9 octobre 2020, son évaluation des alternatives non chimiques au glyphosate, alors que le président de la République s’était engagé, il y a trois ans de cela, à interdire le très controversé herbicide, sauf s’il n’y a pas d’alternatives possibles.
En 2017, Emmanuel Macron avait ainsi demandé au gouvernement "de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans". Trois ans plus tard, l’Agence nationale de sécurité sanitaire dévoile donc la liste des cultures où le glyphosate sera interdit en 2021. « L’usage de la substance est dorénavant restreint aux situations où le glyphosate n’est pas substituable à court terme » précise l’Anses.
Cette évaluation, permettant de « déterminer les usages pour lesquels cette substance peut être substituée par des alternatives non chimiques » a porté sur quatre principaux domaines d’utilisation : la viticulture, l’arboriculture fruitière, les grandes cultures (céréales, colza, tournesol...) et la forêt.
L'utilisation du glyphosate sera ainsi interdite entre les rangs de vignes, entre les rangs d’arbres fruitiers, pour la dévitalisation des souches d’arbres en forêt ou encore au sein des grandes cultures lorsque la parcelle a été labourée entre deux cultures.
Toutefois, l’Anses a mis en évidence quelques exceptions, lorsqu'il existe des impasses techniques et où aucune alternative ne permet de répondre à court terme aux besoins des professionnels du secteur.
C'est notamment le cas en viticulture avec des vignes en forte pente ou en terrasses, ou encore sur des sols caillouteux. Autres exceptions ? Pour l’arboriculture fruitière, le glyphosate restera autorisé dans les récoltes mécaniques des fruits au sol (noix, pommes à cidre…) ou les productions de type buissonnant (noisetier, petits fruits). Même chose pour l’entretien des forêts, seulement en période d’installation du peuplement.
L’Anses a également mis en évidence plusieurs restrictions, notamment dans la viticulture. Ainsi, la dose annuelle maximale autorisée de glyphosate par hectare sera restreinte à 80% par rapport à la dose actuelle selon les cultures.
À noter que ces restrictions sont désormais prises en compte par l’Agence pour renouveler ou délivrer les autorisations de mise sur le marché des produits à base de glyphosate.
« Cette limitation des conditions d’emploi et des doses par hectare contribuera à réduire dès 2021 les quantités de glyphosate utilisées en France » conclut l’Anses.
Site officiel
www.anses.fr