En France, jusqu'où faut-il aller pour faire face à la puissance de la deuxième vague du coronavirus ? "Il n'y a pas 36 solutions, il faut confiner" répondait Éric Caumes, professeur en médecine aux Hôpitaux de Paris au micro de BFMTV ce vendredi 23 octobre 2020.
Derrière ces préconisations, on retrouve le bilan hebdomadaire de Santé publique France publié jeudi 22 octobre au soir, quelques heures après la conférence de presse du Premier ministre sur le durcissement des mesures sanitaires. Et l'heure est grave : pendant la semaine du 12 au 18 octobre, l'organisme enregistre un bond de 38% des contaminations au Covid-19 sur tout le territoire.
Forcément, ces données inquiètent l'ensemble des Français, mais en particulier le corps médical, toujours en première ligne dans la "guerre contre le Covid" comme aime le répéter le président Macron. En ce sens, l'Union régionale des professionnels de santé-médecins libéraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes avertit fermement la population. "La situation est grave et le temps n'est plus aux demi-mesures" s'indignent-ils dans un communiqué publié ce vendredi.
Pour eux, la solution à rapidement adopter est "l'élargissement immédiat des horaires de couvre-feu à partir de 19h en semaines et l'instauration d'un confinement les samedis et dimanches" affirment les médecins, inquiets. Le vrai risque se matérialise d'après eux quand les citoyens "banalisent individuellement cette infection, négligent le risque qu'ils font courir aux autres et en premier lieu aux plus vulnérables".
La possibilité d'un confinement par génération
Même son de cloche de la part du professeur Gilles Pialoux (AP-HP), qui explique sur BFMTV ce vendredi que "on pourra difficilement se passer d'un confinement restreint ou généralisé si on veut continuer à assurer les soins courants". Quitte à envisager toutes les options, puisque le danger est déjà là, même les plus improbables. "Ça peut être des confinements locaux, régionaux, voire pourquoi pas par génération. Je pense aux plus âgés, mais pas seulement, il y a aussi la question des 20-30 ans pour lesquels les chiffres de circulation du virus sont vraiment impressionnants", précise-t-il.
Pour l'heure, l'hypothèse d'un durcissement des mesures de couvre-feu et de confinement partiel du pays reste suspendue aux décisions gouvernementales. Le Premier ministre devrait préciser soit mercredi 28 octobre, soit le lendemain le jeudi 29 octobre, un éventuel renforcement du dispositif dans le but d'enrayer la pandémie.