Et si le port du masque à la maison pouvait aider à lutter contre le coronavirus ? C'est en tout cas ce que recommandent de plus en plus de médecins, après la publication le 30 octobre 2020 par le CDC, les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies, d'une étude indiquant que la transmission de la Covid-19 "entre les membres d'un même foyer est fréquente, que ce soit par les enfants ou les adultes". Dans cette étude, sur les 191 personnes suivies qui vivaient avec un individu infecté, 102 ont été contaminées, soit plus de la moitié.
Une idée qui fait aussi son chemin au sein du gouvernement, comme l'expliquait Jean Castex, chez nos confrères de TF1 dimanche 1er novembre 2020, indiquant que l'on pouvait lutter contre ce virus "en respectant les gestes barrières, en mettant le masque, y compris chez soi, en faisant chacun tous les efforts qu'il faut".
Des médecins s’y sont même mis, comme Gilles Pialoux, chef du service maladies infectieuses de l'hôpital Tenon : "Moi, j'ai commencé à essayer de mettre le masque dans l'univers familial", expliquait-il au micro de nos confrères de LCI. Et de poursuivre : "Je sais qu'il y a des gens qui disent 'mais attends, c'est n'importe quoi', mais j'ai commencé à le faire. J'ai des enfants de tout âge, c'est compliqué, c'est contraignant, il faut s'organiser, mais on est dans une situation où il faut être innovant".
De son côté, William Dab, ancien Directeur général de la Santé, préconise quant à lui que les élèves "gardent le masque quand ils rentrent à la maison", et que les membres d'une même famille ne déjeunent ou ne dînent pas ensemble en même temps, afin d'éviter toute contamination une fois le masque retiré. "La représentation dominante est qu'il n'y a pas de problème à la maison, où on a le sentiment d'être protégé. Ce n'est pas vrai", explique-t-il, tout en apportant quelques nuances chez nos confrères du Monde : "Ma position n'est pas le port du masque systématique à la maison", indique-t-il. Et de préciser : "C'est à chaque famille de décider, c'est un choix délicat entre le besoin affectif et le besoin sanitaire".
D'autres médecins, en revanche, trouvent cette mesure extrême. C'est le cas du docteur Michaël Rochoy , médecin généraliste et fondateur du collectif Stop-Postillons, qui déclarait à l'AFP : "C'est vraiment la solution extrême, alors qu'il y a tellement d'autres choses qui ne sont pas faites". Selon lui, préconiser systématiquement le port du masque à la maison, c'est "être complètement déconnecté de la réalité". Il poursuit : "C'est culpabilisant, ça revient à dire 'Vous vous contaminez dans vos familles'. Mais si on ramène le virus dans la famille, c'est qu'on s'est contaminé à l'extérieur".
La solution ? Éradiquer la transmission du virus à l'extérieur pour pouvoir vivre sans masque à l'intérieur, au sein des foyers. Au gouvernement désormais de faire ses preuves avec ce reconfinement.