Lors de la rentrée de septembre 2020, le ministère de l'Education nationale avait fait passer aux élèves des tests de niveau, pour évaluer l'impact du premier confinement sur l'apprentissage des enfants. Le 9 novembre 2020, les résultats de ces évaluations étaient alarmants : on constatait alors une baisse des résultats scolaires dans les classes de CP et de CE1, mais pas en 6e.
Selon ce rapport chargé d'évaluer le niveau des écoliers après le confinement de début d'année, de nombreuses inégalités subsistent à l'école. Suite aux évaluations nationales en CP, CE1 et 6e, qui se sont déroulées à partir du mois de septembre, « On constate une baisse du nombre d’élèves de CP ayant une maîtrise satisfaisante quel que soit le domaine », observe Fabienne Rosenwald, directrice de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp).
Lecture, écriture, compréhension, résolution de problèmes, apprentissage des nombres... La baisse de niveau s'observait dans chaque domaine, que ce soit dans les écoles privées ou publiques. On notait cependant des difficultés encore plus manifestes dans les établissements d’éducation prioritaire. « Le moindre équipement informatique des familles défavorisées est l’une des explications de leurs résultats aux évaluations », souligne Fabienne Rosenwald.
Jean-Michel Blanquer confirme que les élèves de l'éducation prioritaire ont plus soufferts que les autres de ce confinement : « Les élèves issus des milieux les plus défavorisés ont été les plus touchés par les modifications, voire la prise de distance vis-à-vis de l’école qu’a entraînée le confinement », commente le ministre.
Un retard rattrapé
Le 9 mars 2021, un nouveau rapport est présenté par le ministre de l'Education nationale. En janvier 2021, les élèves de CP ont passé de nouveaux examens pour évaluer leur niveau. On constate cette fois des résultats en net progrès, une bonne nouvelle pour le ministre qui peut justifier sa décision de garder les écoles ouvertes malgré la pandémie.
Dans un entretien accordé au Monde, Jean-Michel Blanquer parle d'un « enjeu vital pour tous les enfants ». « Le maintien des écoles ouvertes est un objectif humain fondamental ! (...) Les avantages à laisser les écoles ouvertes sont largement supérieurs aux inconvénients. Nous savons cependant qu’un mois de mars difficile nous attend. (...) La courbe des contaminations a tendance à augmenter dans les jours qui suivent le retour des vacances ; ces prochaines semaines, davantage de classes risquent de fermer. Mais ces fermetures ont toujours été et restent encore très minoritaires – de l’ordre de 0,2 % », ajoute le ministre.
En dépit de quelques fermetures de classes, le niveau des élèves remonte. Ces améliorations ne sont pas homogènes, notamment dans les zones d'éducation prioritaires. Cependant, selon le ministre, cela ne signifie pas que ces enfants ne progressent pas, seulement que certains avancent beaucoup plus vite que les autres.
Jean-Michel Blanquer se réjouit également de voir un retour massif des élèves dans les écoles, malgré de longs mois sans travail. « Dans les lycées professionnels où se concentre souvent le décrochage, on a vu revenir les élèves beaucoup plus nombreux en septembre. Etre privé d’école a conduit à un regain d’attachement à l’école. Voilà une autre donnée à mettre au crédit des professeurs, qui ont fait un travail exceptionnel durant toute la période », se félicite le ministre.
Questionné sur la revalorisation des enseignants, Jean-Michel Blanquer promet une série de primes et d'augmentations, dès que le Grenelle de l'éducation sera achevé, fin mars. Le personnel enseignant ne se qualifie cependant toujours pas pour une vaccination prioritaire en France : « la logique actuelle n’est pas d’ajouter un critère professionnel aux critères de santé », tranche le ministre.
Jean-Michel Blanquer se montre également optimiste quant à la tenue des épreuves du Bac en juin 2021 : « Le baccalauréat aura lieu : tout nous indique que le mois de juin permettra d’étudier dans de meilleures conditions et d’organiser les épreuves terminales [de philosophie et du grand oral], ainsi que celle de français en 1re. C’est mon objectif, sauf très mauvaise et très improbable surprise. »