La Commission européenne estime donc avoir assez d’éléments en poche pour officialiser une procédure formelle pour abus de position, ce qui enfreint les règles européennes de la concurrence. En cause donc, la double casquette d’Amazon, vendeur et distributeur, qui laisse entendre qu’Amazon utiliserait sa plateforme à son avantage.
Pour rappel, le site Amazon est un site de vente en ligne avec un catalogue de « millions de produits en stock. » Son stock ? Des articles à petits prix qu’il achète à des entreprises dans différents domaines et les stocke dans d’immenses entrepôts, dont l’implantation fait souvent débat. Amazon promet une livraison gratuite à partir de 25 € et offre des abonnements Prime pour être livré gratuitement sans minimum d’achat et dans des délais très cours.
À côté de cela, Amazon propose aussi aux entreprises un marketplace, comprendre que les produits d’entreprises diverses peuvent être trouvés sur le catalogue Amazon, mais ne sont pas vendus par le géant. Son marketplace attire 800 000 vendeurs actifs et génèrerait 60 % du volume des ventes d’Amazon selon les Échos. C’est cette double casquette qui est sous le feu des projecteurs, ou du moins dans les radars de la Commission européenne.
Selon l’instance, Amazon ne respecterait pas la libre concurrence et « utiliserait systématiquement les données commerciales non publiques des vendeurs indépendants au bénéfice de sa propre activité. » La Commission européenne a également ouvert une seconde enquête pour pratiques anticoncurrentielles visant la plateforme, soupçonnant un traitement préférentiel des vendeurs du marketplace utilisant le bouton « buybox », et utilisant les services de livraison du géant américain.
Amazon n’a pas tardé à réagir, estimant ne pas abuser de sa position dominante puisqu’elle ne serait pas en position dominante. « Amazon représente moins de 1 % du marché de détail mondial, et il existe de plus grands détaillants dans chaque pays dans lequel nous opérons », affirme l'entreprise dans un communiqué.
Si la Commission européenne attaque Amazon, elle est aussi en préparation d’un ensemble de textes visant à mieux encadrer les pratiques des géants du web, le « Digital service act » (DSA) qui sera présenté en décembre.