Adolescents : trop de temps derrière les écrans et pas assez d'activité physique selon une étude

Par · Publié le 24 novembre 2020 à 10h12
L'Agence nationale de sécurité sanitaire publie ce lundi 23 novembre une étude qui met en avant un futur problème de santé majeur : l'inactivité physique croissante des adolescents en France. Près de deux tiers d'entre eux passent plus de 2 heures derrière les écrans et ils sont de plus en plus nombreux à bouder le sport. Et le confinement n'est pas le seul phénomène à l'origine de ce constat alarmant.

Comment se portent nos adolescents en France ? Mal, à en croire une étude publiée ce lundi 23 novembre 2020 par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Le constat tiré par l'institut, adressé dans le but d'alerter les autorités publiques sur ce problème, est clair : 66% des adolescents (entre 11 et 17 ans) sont face à un "risque préoccupant" pour leur santé mentale et psychique. À l'origine de ce danger ? L'inactivité physique, et le temps passé derrière un écran par jour, qui monteraient dans la plupart des cas à plus de deux heures selon les résultats de l'étude. 

Par rapport aux générations précédentes, c'est du jamais vu selon l'Anses. Un phénomène inquiétant dont les conséquences sanitaires futures pourraient être catastrophiques pour une très large majorité d'entre eux. "Le danger encouru comme l'augmentation de l'indice de masse corporelle, les troubles du comportement alimentaire et du sommeil, l'acquisition de mauvaises habitudes pour l'avenir notamment, ne fait pas de doutes" selon Irène Margaritis, professeur au sein de l'unité d'évaluation des risques liés à la nutrition à l'Anses, interrogée par Le Figaro et qui coordonne l'étude. 

Forcément, quand on tente de comprendre comment on en est arrivé là, la chercheuse pose à nouveau l'équation fatale. "Le cumul de ces deux seuils (plus de 2h derrière les écrans, moins de 60 mn de sport par jour) entraîne une augmentation importante du risque sanitaire". Et le confinement dans tout ça ? Pas vraiment relié, puisque l'expertise s'appuie sur des données recensées par questionnaire auprès d'adolescents en 2014. Dans tous les cas, une chose est sûre : sa mise en place n'a pu que renforcer la gravité de ces précédents résultats. 

Un problème sanitaire majeur à en croire la scientifique. Plus que le temps d'exposition aux écrans, c'est surtout le manque d'activité physique qui inquiète les observateurs avisés. "L'insuffisance d'activité physique est aujourd'hui considérée comme un facteur de risque à part entière" explique la professeur Margaritis. Et les pourcentages sont tout aussi mauvais : l'étude avance que 49% des adolescents français rentrent dans la catégorie "risque sanitaire élevé ou très élevé", qui se traduit par plus de 4h30 d'écrans pour moins de 20 minutes d'activité physique par jour. 

En conséquence, certains experts comme le Professeur François Carré, cardiologue au CHU de Rennes interrogé par Le Figaro, parlent d'une "bombe sanitaire à retardement" pour qualifier la catastrophe sanitaire à venir. Les experts de l'Anses abondent dans son sens, puisqu’il est "extrêmement rare" selon eux d'obtenir un pourcentage aussi élevé dans cette catégorie. 

Comme solution, l'Anses conseille aux adolescents (ou aux parents) d'adopter de bonnes pratiques. Marcher, courir, ou tout simplement se lever et s'étirer : il faut à tout prix casser la sédentarité. Tous ces conseils pratiques permettent "d'atténuer les effets néfastes du temps d'écran sur la santé", souligne l'Anses. Pour le professeur Carré, il y a urgence. "Un enfant assis sera un adulte assis" alarme-t-il. Pour adopter les bonnes habitudes, ce sont souvent les parents qui doivent montrer l'exemple ! 

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