L'Alliance de la Presse d'Information Générale qui réunit les responsables de près de 300 titres de la presse française, a écrit à Jean Castex au sujet de la Loi Sécurité Globale, et en particulier de l'article 24 de cette proposition de loi qui entend interdire la diffusion "dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique" de photos et de vidéos des forces de l'ordre identifiables sous peine d'un an de prison et 45000€ d'amende.
Ensemble, les patrons de presse s'inquiètent de la multiplication "d’initiatives législatives et politiques susceptibles d’attenter à la liberté de la presse." Alors même que la Défenseure des Droits a souhaité retirer l'article 24 de la proposition de loi et que la Commission Européenne insiste sur l'importance de la liberté de la presse, l'Alliance estime que le caractère "vague et potentiellement très large de l’incrimination aurait des effets délétères sur le travail journalistique et éditorial."
Concernant l'obligation pour les journalistes de s'accréditer auprès des pouvoirs publics avant de couvrir une manifestation, l'Alliance estime cette demande du ministère de l'Intérieur "inacceptable" : "La volonté affirmée d’assurer la protection des journalistes ne peut se traduire par un encadrement et un contrôle accrus de leur travail."
Et de conclure : "Nous comprenons les préoccupations de la puissance publique quant à la lutte contre le terrorisme et à la protection des forces de l’ordre. Mais celles-ci ne nécessitent en aucune façon de toucher aux conditions d’exercice des métiers d’éditeur et de journaliste, ni aux textes qui les régissent, à commencer par la loi du 29 juillet 1881."
