Début décembre, des rumeurs circulaient concernant les élections régionales. Le Parisien révélait que le vendredi 4 décembre, au soir, Marie Guévenoux, numéro deux du groupe En Marche, une cinquantaine d'élus locaux et référents de la région Île-de-France, et plusieurs ministres franciliens, comme Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, se réunissaient pour discuter des élections régionales de juin 2021.
Le but du groupe En Marche serait toujours d'empêcher la réélection de Valérie Précresse. Selon le Parisien, Emmanuel Macron pensait que Jean-Michel Blanquer était le candidat le mieux placé pour prendre le poste de Président de la région Île-de-France à la candidate sortante.
En décembre, le ministre de l'Éducation nationale semblait empressé de mener cette nouvelle campagne. On lit, dans le quotidien, que « Blanquer trépigne beaucoup, il a très envie d'y aller. Il a besoin d'aller se frotter à une élection pour gagner de nouveaux galons », selon un cadre de LREM. Jean-Michel Blanquer a même accepté de devenir le chef de file de la campagne électorale. Lui et Laurent Saint-Martin, député du Val-de-Marne, devaient élaborer ce projet d'élection.
D'autres sources du Parisien tempéraient ces nouvelles : « Mais attention ! Chef de file ne signifie pas tête de liste. Car le temps n'est pas venu ». Un influent conseiller d'Emmanuel Macron ajoute qu'« on ne va pas se lancer dans les investitures maintenant, cela serait très décalé par rapport à la situation que vit le pays en ce moment. En revanche, on s'y prépare, car il y a un gros enjeu en Île-de-France. Et le fait que Blanquer ait accepté d'être chef de file est bien évidemment le signe d'une candidature qui se précise de plus en plus. »
Le 29 janvier 2021, tout a changé. Le Parisien, toujours lui, affirme cette fois que Jean-Michel Blanquer a renoncé à conduire la liste LRM pour l'Île-de-France lors des élections régionales. Le ministre laisse sa place à Laurent Saint-Martin, le député du Val-de-Marne.
Lors d'une visioconférence organisée avec des cadres et parlementaires de la République en marche, dont le Parisien a obtenu les détails, Jean-Michel Blanquer a déclaré qu'« au regard des circonstances, je ne veux pas que la locomotive que je souhaitais être se transforme en enclume pour l'équipe. Je ne me désengage pas. J'avais accepté d'être chef de file pour servir le mouvement, mais je passe la main. »
Cumul des mandats
Jean-Michel Blanquer aurait-il dû démissionner de son poste de ministre s'il avait obtenu le poste de président de région ? Dans la loi, rien ne l'y oblige. Cependant, depuis 20 ans, les ministres sont toujours encouragés à abandonner leurs fonctions locales lorsqu'ils entrent au gouvernement.
Le site Vie Publique rappelle même qu'en mai 2017, « Emmanuel Macron a demandé [...] aux ministres nouvellement nommés de démissionner de leurs fonctions exécutives locales. » S'il avait remporté l'élection, Jean-Michel Blanquer aurait donc pu être amené à démissionner.
Le ministre a donc préféré conserver sa fonction gouvernementale. Selon un proche du ministre, il aurait été « trop compliqué de mener deux fronts simultanés. Eh puis, personne n'aurait compris qu'il se lance en campagne au moment où le pays s'apprête à reconfiner. »
Laurent Saint-Martin devient donc la figure LRM pour l'Île-de-France lors de ces élections. Un député du groupe majoritaire le décrit comme « une personnalité sérieuse, un gros bosseur. Il connaît très bien les dossiers et il en a surtout très envie ». Il fera face, entre autres, à Audrey Pulvar.